CO N°1309 (1er juillet 2023) – Guadeloupe – Caisse des écoles des Abymes : la vie très dure des saisonniers

Au mois de juin, des agents saisonniers de la Caisse des écoles des Abymes n’avaient pas reçu de salaire depuis plus de deux mois. C’est une catastrophe pour ces travailleurs déjà précaires d’autant que ce n’est pas la première fois que cela se produit.

Ils sont agents d’entretien, surveillants de cantine, agents de service… Ce sont des femmes, des mères de famille. Le nombre de titulaires n’étant pas suffisant, ce sont elles qui renforcent les équipes.

Mais les contrats saisonniers sont précaires. Ils sont signés pour quelques semaines ou quelques mois et les salaires sont faibles puisque les saisonniers ne travaillent parfois que trois ou quatre heures par jour. Pour ceux qui travaillent dans les écoles, les contrats sont interrompus pendant les vacances scolaires. Cela signifie que les agents concernés ne touchent rien pendant ces périodes et n’ont pas droit aux allocations chômage car ils n’ont pas cotisé assez longtemps.

À cause des retards de salaire, la plupart des saisonnières se retrouvent dans des situations graves. Elles sont poursuivies pour des impayés. En plus, les banques prélèvent des pénalités.

Une saisonnière raconte : « Quand l’argent va arriver sur mon compte, je ne le verrai même pas. Il servira à combler les pénalités bancaires. J’ai travaillé pour rien ». Un agent titulaire dans un réfectoire de cantine témoigne : « La saisonnière avec qui je travaille est tous les jours en pleurs à cause de cette situation. J’ai de la peine et quand il reste des repas à la cantine, je lui en sers un et elle en récupère un peu pour ses enfants. »

Les maires profitent de ces types d’emplois pour servir leurs propres intérêts électoralistes : ils embauchent à tour de rôle du personnel sans le titulariser pour laisser les places vacantes et à cause du taux de chômage élevé, les travailleurs acceptent ces emplois pénibles et mal payés.

Il est déjà arrivé que des contractuels et des titulaires se battent pour forcer les maires à embaucher comme après la grève de 1999 à la mairie des Abymes. Les leçons à tirer semblent évidentes !