Durant le mois de mai les ouvriers ont manifesté plusieurs fois sur la zone industrielle contre les bas salaires et leurs mauvaises conditions de vie. Après ces manifestations, dans certaines entreprises, les patrons ont dû céder sur le paiement d’indemnités, mais l’ajustement du salaire minimum a été refusé par le gouvernement.
Des ouvriers sont toujours mobilisés dans certaines entreprises, ils demandent d’appliquer le « bwa kalé » (d’infliger une correction aux patrons) pour les salaires. Nos camarades de l’Organisation des Travailleurs Révolutionnaires (OTR-UCI) sont à leur côté, voici la traduction du bulletin en créole diffusé le 16 juin 2023 à l’entrée du parc industriel.
La bataille pour l’ajustement du salaire minimum doit continuer
Les deux semaines de mobilisation pour exiger de l’État et des patrons l’ajustement du salaire minimum et le versement des indemnités d’accompagnement social commencent à porter des fruits. Nous avons réussi à arracher l’accompagnement social ; c’est certain que dans quelques usines comme MBI ou MGA les patrons font trainer les choses pour ne pas verser ces indemnités. Mais les ouvriers sont sur leurs gardes pour exiger ce qui leur est dû.
Cependant, nous ne devons pas oublier notre revendication la plus urgente qui est l’augmentation du salaire minimum à 2500 gourdes (15,5 dollars). Nous devons être payés en dollars ou alors en gourdes selon le taux de change du jour. Le salaire d’aujourd’hui, 685 gourdes (4,30 dollars) ne représente plus grand chose face au coût de la vie qui a explosé.
Le jour de la paye, après que le patron a retiré les taxes et autres prélèvements sur le salaire, la somme qui nous reste ne suffit pas à payer un repas pris chez les marchandes devant l’usine. Et nous avons tant d’autres responsabilités !
Il n’y a pas de pause, c’est le « bwa kalé » dans les usines de la zone industrielle, c’est le « bwa kalé » dans toutes les entreprises. C’est le seul moyen pour obliger les patrons et l’État à ajuster le salaire minimum sans délais.
Le proverbe dit « le bébé qui ne pleure pas n’a pas faim », si nous n’avions pas pris la rue une première fois, l’argent de l’accompagnement social n’aurait pas été débloqué. Par expérience nous savons que les patrons ne nous font jamais de cadeau. C’est notre force et notre détermination qui nous permettra d’arracher l’ajustement de salaire et nos autres revendications. Faites passer le message.
OTR-UCI, 16 juin 2023.