Le 26 juillet, un coup d’État a eu lieu contre le président Mohamed Bazoum. Le Général Tiani a pris le pouvoir. Bazoum était appuyé par les impérialismes occidentaux, principalement français et américain, dont il garantissait les intérêts économiques sur place.
Jusqu’à cette date, le Niger était membre de la CEDEAO, Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, présidée par le Nigeria et soumise à l’impérialisme occidental.
Le Niger est un pays d’Afrique de l’Ouest, frontalier du Nigeria ainsi que du Mali et du Burkina Faso. Ces deux derniers pays ont aussi connu des coups d’État. L’impérialisme français maintient au Niger un contingent de 1 500 soldats. Sa richesse en uranium est exploitée depuis 50 ans par Orano, ex Areva. Des sociétés telles Total et Bouygues sont aussi présentes au Niger. Le sentiment anti français peut donc être facilement entretenu par les putschistes. D’autant que plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Après le coup d’État, les pays membres de la CEDEAO, diligentés par l’impérialisme, ont procédé à des sanctions économiques qui affectent fortement la population : coupures d’électricité, qui est importée à 80 %, forte hausse de produits alimentaires. La population continue à manifester et à exiger le départ des troupes françaises.
La nouvelle équipe au pouvoir dénonce elle aussi le pillage du pays. Mais jusqu’ici ses dirigeants qui faisaient partie de l’élite en ont bien profité. Le général Tiani était chef de la garde présidentielle. Les pays occidentaux pourraient assez facilement s’entendre avec les nouveaux dirigeants, même si ces derniers s’abritent derrière un prétendu soutien de la Russie. Mais un coup d’État, quand il n’est pas téléguidé par l’impérialisme, cela fait désordre. D’où la menace d’intervention militaire par CEDEAO interposée.
La population pauvre, victime du colonialisme puis du pillage impérialiste français aggravé dernièrement par les sanctions économiques, ne peut pas attendre de la nouvelle direction une amélioration de son sort.