Le 28 septembre, Emmanuel Macron a annoncé devant l’assemblée délibérante de la collectivité de Corse qu’il engage un processus pour l’autonomie de la Corse.
Située à 300 km au sud-est de la France, l’île est trois fois plus grande que la Guadeloupe et la Martinique réunies avec une population de 350 000 habitants. Elle est officiellement française depuis plus de deux siècles.
En 1976, le Front de libération nationale corse (FLNC), un mouvement nationaliste indépendantiste corse, fut créé. Son combat prit des formes radicales avec des attaques armées, des attentats à la bombe, des tentatives d’assassinat contre des hauts-fonctionnaires. La répression de l’État contre les nationalistes, les arrestations et la mort de nombreux dirigeants ainsi que les dissensions internes au FLNC affaiblirent le mouvement.
Aujourd’hui, les principaux partis nationalistes sont engagés sur une voie autonomiste et électoraliste. Actuellement, la collectivité territoriale de Corse est à majorité autonomiste et fait régulièrement pression sur l’État. L’État a lâché du lest, en faisant tout pour que cette autonomie soit bien contrôlée dans le cadre de la Constitution française. C’est aussi ce que Macron a déclaré. Il s’agit d’une autonomie « avec la République française ». Non, avec la République française. Cela signifie aussi en direction des indépendantistes qu’il faudra en rester là. Ce nouveau statut servira à l’État à se désengager du territoire en chargeant l’Assemblée locale de plus de compétences, sans y mettre plus de moyens. C’est une politique organisée pour faire des économies en cette période de crise économique. L’assemblée de Corse est à majorité autonomiste. Il s’agit d’un accord entre l’État et les élus corses. La petite guéguerre entre eux devrait cesser.
Certains nationalistes corses y voient déjà une victoire, mais les travailleurs et la population n’ont aucune illusion à se faire. Dans ce nouveau statut « à la carte », la pauvreté et le chômage ne vont pas disparaître sur cette île où en 2022, un habitant sur dix était sans emploi et deux sur dix vivaient dans la pauvreté.