La récente escalade guerrière entre Israël et la Palestine est un énième épisode sanglant dans l’histoire de ces deux peuples, dressés l’un contre l’autre sur fond de colonisation par Israël et de domination impérialiste.
La Palestine aux origines
Au début du 20e siècle, la Palestine faisait partie du vieil Empire arabe ottoman qui s’étendait de la péninsule arabique à l’Europe de l’Est et comprenait l’essentiel du Moyen-Orient. C’était une région peuplée d’à peine un million d’habitants et composée en majorité de petits paysans arabes qui cultivaient des terres appartenant à de grands propriétaires terriens, de riches familles. Environ 60 000 Juifs vivaient sur cette terre de Palestine, moins de 8 % de la population, et coexistaient pacifiquement avec les autres communautés depuis des siècles.
Le dépeçage des impérialistes
À cette époque, l’Empire ottoman, à l’agonie, constituait une porte d’entrée sur le Moyen-Orient, son marché, ses matières premières et déjà son pétrole. C’est pourquoi, les grandes puissances d’Europe lorgnaient sur ce vaste territoire. La Première Guerre mondiale allait leur offrir l’occasion d’achever son dépeçage.
En 1916, des représentants britanniques et français signèrent un accord : le Liban et la Syrie actuels revinrent à la France tandis que les Britanniques se voyaient reconnaître la mainmise sur la Palestine et les régions qui correspondent aujourd’hui à la Jordanie et à l’Irak.
Le Sionisme et la naissance de l’État d’Israël
Le Sionisme est un mouvement nationaliste juif né en Europe. Pour son fondateur, le journaliste autrichien Théodore Herzl, les Juifs devaient disposer de leur propre État, un État juif en Palestine, cette « terre promise aux Juifs dont parlait la Bible. ».
Au début du 20ème siècle, le sionisme était très minoritaire et l’immigration juive en Palestine était limitée. L’extermination de millions de Juifs par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale précipita l’immigration.
Le 14 mai 1948, Ben Gourion, dirigeant sioniste des Juifs en Palestine, proclama la naissance de l’État d’Israël alors que des pourparlers avaient lieu pour un partage de la Palestine en deux États : un État juif et un État palestinien arabe.
Dès le lendemain de cette proclamation, les armées de plusieurs États arabes envahissaient la Palestine. Ce fut le début de la première guerre israélo-arabe.
Une guerre de colonisation qui dure depuis 1948
Les Sionistes se mirent sous la protection des États-Unis, la nouvelle puissance mondiale, qui dotèrent Israël de moyens militaires et financiers considérables, lui permettant d’agrandir son territoire lors des guerres menées contre les États voisins. Ils firent d’Israël un instrument de la défense de leurs intérêts dans cette région hautement stratégique, en vue d’affaiblir les régimes nationalistes arabes qui tentaient d’échapper à leur emprise.
L’enfer commença pour les Palestiniens. Expulsés, réprimés, dépossédés de leurs terres et condamnés à l’exil, des milliers de Palestiniens se réfugièrent dans les pays voisins : le Liban, la Syrie, l’Égypte. Deux millions de Palestiniens sont actuellement enfermés dans la bande de Gaza, une enclave terrestre quatre fois plus petite que la Guadeloupe. La Cisjordanie, autre territoire annexé par Israël, est soumise au même régime militaire. Les Palestiniens vivant en Israël sont traités comme des parias.
À partir des années 1960, l’organisation qui s’imposa comme la direction de la lutte du peuple palestinien fut l’Organisation de Libération de la Palestine, l’OLP, créée en 1964 et dirigée par Yasser Arafat le chef du Fatah.
En 1987 puis en 2000, des Intifada, révoltes de pierre de la jeunesse palestinienne, embrasèrent les territoires sous occupation israélienne. Régulièrement, des jeunes Palestiniens se révoltent en jetant des pierres et tout ce qu’ils trouvent au-dessus des barbelés qui marquent les frontières. Ils sont tués à coup de bombes ou par rafales de mitraillettes. Chaque révolte est réprimée dans le sang et l’État israélien, n’hésite pas à asphyxier économiquement les territoires palestiniens.
Aujourd’hui et depuis 2006, c’est Le Hamas, un groupe politique et militaire islamiste influent à Gaza, qui apparait comme la principale organisation palestinienne.