Depuis plus de 10 ans la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) utilise un algorithme censé l’aider à repérer les fraudeurs.
Le journal Le Monde ainsi qu’un collectif de journalistes ont enquêté sur cet algorithme et ont révélé qu’il ciblait principalement les familles monoparentales, les personnes ayant un handicap, les jeunes en alternance, les personnes recevant les revenus les plus faibles. Les plus pauvres sont tout simplement ciblés comme les personnes les plus susceptibles de frauder. Par exemple, les parents seuls représentent 30 % des personnes qui subissent des contrôles alors qu’ils ne représentent que 16 % des bénéficiaires de la CAF. En Guadeloupe, plus d’une personne sur quatre survit grâce aux allocations, en Martinique plus de la moitié des foyers reçoit au moins une prestation de la CAF. Les sommes sont souvent bien insuffisantes et beaucoup font des jobs pour s’en sortir.
Les vrais assistés, ce ne sont pas les pauvres qui « frauderaient » trois milliards d’euros par an selon les dirigeants. Les vrais assistés sont les capitalistes, à qui l’État verse environ 160 milliards d’aides par an. Pour eux, pas besoin d’algorithme. Des magazines publient régulièrement leurs noms et leur fortune.