CO N°1317 (16 décembre 2023) – La COP28 : l’hypocrisie des grandes puissances

COP signifie conférence des parties. L’augmentation ininterrompue des températures depuis les années 1850 a entraîné des catastrophes sur la Terre : sécheresse, cyclones renforcés, montée du niveau de la mer, inondations.

La zone tropicale est particulièrement touchée, avec des maladies renforcées (dengue, chikungunya), des îles en voie de disparition par la montée des eaux. En octobre 2023, les températures étaient en moyenne de 1,62 °C plus élevées que lors de l’ère préindustrielle des années d’avant 1850. Du 30 novembre au 12 décembre 2023 la COP28 a réuni à Dubaï des milliers de spécialistes du climat avec les chefs d’États du monde pour traiter les problèmes du climat.

Quelques mots sur l’effet de serre

L’énergie sur Terre provient du Soleil. Ses rayons qui arrivent sur la Terre la réchauffent. La Terre renvoie du rayonnement vers l’espace. Sinon depuis les millions d’années qu’elle le reçoit, elle serait détruite.

– La serre du jardinier : une surface placée au dessus de plantes. Elle renvoie vers le sol une partie de la chaleur que la Terre renvoie vers l’espace.

– Depuis les années 1850, début de l’industrie, certains gaz sont émis dans l’atmosphère et agissent comme des serres : ils renvoient vers le sol le rayonnement émis par la Terre et le réchauffent. Ce sont les gaz à effet de serre (GES). Les plus actifs :

– La vapeur d’eau : 60 % (les nuages sont constitués de gouttelettes d’eau)

– Le dioxyde de carbone : 26 %, CO2. Dans les océans il attaque coraux, coquillages, poissons.

– L’ozone : 8 %. Ce gaz O3 se forme par l’action du soleil sur l’oxygène de l’air mais aussi à partir des transformations chimiques des oxydes d’azote (NOx) et des composés organiques volatils (COV), principalement émis par le trafic routier et les activités industrielles.

– Le méthane CH4 très actif et l’oxyde nitreux N2O : 6 %

Les causes du réchauffement climatique sont donc connues et sont liées à l’activité humaine : industrie et déforestation. Ses dégâts exigent une action concertée des États du monde.

Les combustibles fossiles, en particulier, charbon, gaz, pétrole sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2021, les activités humaines émettent en moyenne, chaque jour, 103,33 millions de tonnes de CO2 !

La COP aux mains des pétroliers, des grandes puissances et des plus riches

La COP de 2023 devrait donc indiquer clairement dans ses conclusions l’arrêt de nouvelles extractions de combustibles fossiles et la diminution de leur utilisation. Ceci afin d’avoir au maximum 1,5°C de plus en 2100 qu’à l’époque préindustrielle. Cela suppose de mécontenter les propriétaires de compagnies pétrolières. Parfaitement conscients de l’urgence, ils sont venus à la COP28 accompagnés de groupes de pression invités à défendre leurs profits. Ils veulent continuer à s’enrichir au mépris de la vie des peuples. Ils sont soutenus par les banques. Celles de France subventionnent 25 % des projets fossiles du monde !

Les pays pauvres notent qu’ils sont les principales victimes d’un effet qu’ils n’ont pas déclenché. Des débats ont été menés pour prévoir des aides à ceux qui veulent adapter leur économie à une baisse de température ou ceux ayant subi des catastrophes climatiques.

La COP propose de taxer les pollueurs, taxer les sièges business aériens, les barils de pétrole, de créer un fonds d’aide qui ne soit pas basé sur les seuls États. Mais rien n’est garanti ! Ces COP (conférences des parties) pour l’instant veulent masquer la volonté des grandes puissances et des gros capitalistes de poursuivre leurs émissions de CO2. C’est une feuille de vigne. Ce sont les grandes puissances et celles qui veulent le devenir qui sont principalement responsables de cette catastrophe, du chaos annoncé et celui qui existe déjà. Ils font payer à l’ensemble de l’humanité la seule chose qui les intéresse : l’accumulation toujours plus d’immenses profits. « Après moi le déluge » est leur véritable devise qu’ils tentent de masquer avec ces grandes messes des COP.