Chaque 15 janvier, c’est le Martin Luther King Day. Ce jour de commémoration correspond à l’anniversaire de la naissance de King, pasteur noir et leader du plus grand mouvement populaire des Noirs aux États-Unis, assassiné le 4 avril 1968 à Memphis dans le Tennessee par un suprémaciste blanc.
Fils d’un des plus importants pasteurs baptistes d’Alabama, Martin Luther King naît en 1929 dans une famille noire aisée. L’Alabama était un État du Sud ségrégationniste, c’est-à-dire que les Noirs subissaient une violente oppression raciale et une féroce exploitation. Noirs et Blancs étaient séparés dans tous les établissements publics, les écoles, les salles d’attente, les gares, les stations d’autocars, les restaurants, hôpitaux, bibliothèques, les toilettes. Les salaires des Noirs étaient plus faibles. Sur le plan des droits civiques, de nombreux obstacles empêchaient les Noirs de voter. Dans le Mississippi en 1963, les Noirs n’étaient que 6 % à pouvoir être inscrits sur les listes électorales.
Le Ku Klux Klan, organisation terroriste et suprémaciste blanche, semait la terreur et organisait des lynchages et des exécutions sommaires. Entre 1877 et 1950, quelque 4 000 Noirs furent lynchés, soit près d’un par semaine !
King mit très tôt son église au service de la lutte pour la fin de la ségrégation et l’obtention des mêmes droits civiques que les Blancs.
En décembre 1955, il fut l’un des dirigeants du boycott massif par les Noirs des bus de Montgomery après que Rosa Parks, une femme noire, eut été condamnée pour avoir refusé de céder sa place à un Blanc dans le bus. La plupart des 40 000 Noirs de la ville participèrent à la mobilisation, qui fut victorieuse au bout d’un an. Puis, la Cour suprême des États-Unis déclara illégale la ségrégation dans les autobus, restaurants, écoles et autres lieux publics. Ce mouvement contribua à la popularité de Martin Luther King.
Il le paya de 29 séjours en prison, comme beaucoup d’autres. Sa maison fut attaquée à la bombe incendiaire en janvier 1956 sans faire de victime.
Il fut l’organisateur du mouvement à Selma, une autre ville d’Alabama. La marche de Selma du 7 mars 1965 est connue comme le Bloody Sunday, car les violences que subirent les manifestants ce jour-là de la part des policiers furent diffusées à l’antenne. Le mouvement gagna le soutien d’une partie de l’opinion publique blanche.
King fut aussi l’un des principaux organisateurs de la marche sur Washington le 28 août 1963 où il prononça son célèbre discours « I have a dream » (J’ai fait un rêve). C’est la plus grande manifestation ayant eu lieu jusque-là dans l’histoire de la capitale américaine avec plus de 250 000 participants.
Dans les années qui suivirent, Martin Luther King continua à se battre contre la ségrégation. Il était déjà devenu un symbole vivant de la lutte des Noirs américains, aux USA et dans le monde. Il poursuivait partout ses tournées pour faire reculer le racisme et faire obtenir aux Noirs leurs droits civiques qui n’étaient pas respectés même lorsque les lois anti-ségrégation furent votées.
C’est pour cela qu’il fut assassiné. Le tireur était un Blanc. Ce fut le 4 avril 1968 dans la ville de Memphis dans le Tennessee. Il y était pour apporter son soutien aux éboueurs noirs de la ville, en grève pour leurs salaires et contre les inégalités.
Qui a armé le tireur blanc ? Probablement l’une des institutions liées à l’État ou aux organisations racistes. Pour l’opinion publique noire et aussi pour une grande partie des Blancs des USA comme dans le monde, cela ne faisait aucun doute.
La révolte des Noirs augmentait et entrainait aussi beaucoup de Blancs opprimés. Et cela était lourd de danger pour l’État américain lui-même.
Ce meurtre politique déclencha d’immenses révoltes noires dans 125 villes. Les forces de répression arrêtèrent 20 000 personnes, en blessèrent et tuèrent plusieurs milliers.