Une manifestation de 150 personnes a eu lieu ce jeudi 11 janvier à l’initiative des associations de parents d’élèves des écoles de Kourou.
Elles protestaient contre la décision de la mairie de fermer la cantine centrale jusqu’en juin 2024 pour travaux de rénovation, laissant les parents sans solution pour fournir des repas à leurs enfants.
La cuisine centrale est en travaux depuis plusieurs années et les problèmes ne datent pas d’hier… Mais si les enfants ne s’étaient pas plaints à leurs parents de manger froid, voire congelé, ou des sandwichs, la mairie aurait continué à encaisser les chèques pour la cantine.
Devant l’ampleur des problèmes, le maire avait donc finalement fait fermer la cantine. Mais face à la mobilisation et la détermination des parents, il a annoncé un nouveau prestataire et la réouverture de la cantine fin janvier. Les parents ont aussi obtenu un accord de principe sur le remboursement de la facture de cantine de décembre. Tout n’est pas réglé cependant : le maire a par exemple évoqué le risque que tous les enfants n’aient plus accès à la cantine à la rentrée prochaine.
Si cet évènement montre la gestion catastrophique du budget de la municipalité, elle révèle aussi combien les moyens pour la restauration scolaire en Guyane sont dérisoires. Si Kourou ou Cayenne ont des cantines centrales, ce n’est pas le cas ailleurs. À Saint Laurent du Maroni, les cours de maternelle et primaire n’ont lieu que le matin car il n’y a pas de cantine centrale. Ce sont souvent les capitalistes comme Sodexho qui fournissent les cantines des lycées, qui accueillent en plus les collégiens demi-pensionnaires.
Cette situation illustre la folie de cette société, dans la ville même où on déploie des moyens considérables pour explorer l’espace. Les technologies les plus modernes côtoient ainsi des situations indignes du XXIe siècle. Elle est révoltante alors que les capitalistes qui exploitent les travailleurs du territoire sous domination française, dont certains sont les grandes familles békées des Antilles, réalisent des millions d’euros de bénéfices. La France gère ces territoires seulement pour les intérêts de ces capitalistes, se fichant des besoins des populations. Mais les travailleurs savent comment se défendre et la mobilisation de Kourou montre la voie.
Dernière heure :
À Cayenne, actuellement, ce sont tous les employés de la commune qui sont en grève sur les salaires et conditions de travail.