Ce litige oppose des acquéreurs qui ont construit des maisons résidentielles sur un terrain de 16,8 hectares situé au quartier Clouette, sur les hauteurs de Trois-Ilets. Mais de fait, ce terrain, hérité de leur arrière grand-père Félix Grat, appartiendrait à Hervé Pinto et aux autres cohéritiers.
Une partie de la succession aurait été vendue frauduleusement, et les constructions auraient été faites en toute illégalité. Depuis 1998, Arthur Pinto le père, relayé par la suite par son fils Hervé, se battent devant les tribunaux pour récupérer leurs biens.
Aujourd’hui, ceux qui, devenus propriétaires, ont construit une trentaine de villas sur cette superficie n’entendent pas être contestés. Ils ont fait appel à la justice contre des nuisances émises par les soutiens d’Hervé Pinto à proximité de leurs terrains. La bataille juridique est lancée. Elle est un casse-tête pour les juges qui devront un jour, trancher. Cependant, l’affaire n’est pas que « juridique ». Elle se situe en Martinique, un pays au relent colonial où les affaires de possessions et de vols de terres ne sont pas des faits nouveaux. Bien des familles noires, originaires de Martinique, se sont vu depuis des décennies dépossédées de leur droit de propriété, de leur succession à cause « des notaires véreux » qui ne se sont pas penchés sur des procédures qui doivent faire l’objet de publication.
De tels faits ne sont pas des exceptions ! Surtout lorsqu’il s’agit de l’acquisition de terrains contestés par des descendants de Blancs esclavagistes. Mais en plus, ces derniers possèdent des centaines d’hectares de terres agricoles dont la propriété d’origine n’est souvent pas établie.
Alors, le Kolektif Jistiss Matinik autour d’Hervé Pinto a bien des raisons de ne pas se laisser faire en n’acceptant pas de telles pratiques de vol de terres ou de possession illégale de terres, surtout par des acheteurs venus de l’Hexagone bien loin de la réalité du pays.