Les 10, 11 et 12 mars à Fort-de-France, des jeunes ont manifesté leur colère contre l’emprisonnement d’Hervé Pinto. Encore une fois, certains d’entre eux s’étaient munis d’armes à feu face aux forces de l’ordre.
Ce faisant ils prennent des risques inutiles pour leur vie et celle des policiers ou gendarmes. Ces manifestations avec armes se répètent trop souvent. Ce fut ainsi en novembre 2021 en Martinique et en Guadeloupe. Des jeunes ont tiré sur les forces de l’ordre. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de mort des deux côtés. Mais un jour un drame se produira.
Nous soutenons ces jeunes et comprenons leur colère car beaucoup d’entre eux sont au chômage, beaucoup d’entre eux vivent une vie sans perspective et difficile. La plupart sont des membres de familles pauvres, mal logées, dans le besoin et qui triment pour les faire vivre. Mais à ce stade de la lutte, manifester armé ne fera pas avancer la cause des opprimés. Ce qui fera avancer cette cause c’est surtout le nombre et constituer une vraie force sociale combative.
Les fusils, nous en aurons besoin en période révolutionnaire lorsque que nous serons des milliers à vouloir exproprier les possédants par exemple. Aujourd’hui nous n’en sommes pas là.
Ceux qui sont révoltés au point de prendre les armes auraient plus intérêt à mobiliser les milliers de jeunes de leurs quartiers pour venir manifester sans armes. Alors ils se feraient craindre bien plus des oppresseurs et de leur police. C’est ainsi que l’on passe de révolté à révolutionnaire. À Combat ouvrier nous sommes dans le camp des révoltés, des jeunes en colère mais pas pour faire n’importe quoi sans trop réfléchir. Nous sommes partisans de luttes conscientes avec un but, celui de lutter pour le parti révolutionnaire des travailleurs, des jeunes opprimés. Le but ultime étant de renverser le système capitaliste et que les travailleurs, les jeunes des classes pauvres prennent le pouvoir politique.