Le 19 mars, la rupture de la canalisation principale reliant la Basse-Terre à la Grande-Terre a provoqué d’énormes coupures d’eau. Douze communes sur 32 ont été impactées par des coupures totales ou partielles. Jusqu’à 130 000 personnes ont été privées d’eau courante pendant plus de dix jours.
Les premiers travaux de réparation n’ont pas tenu deux jours. La partie déchirée de la canalisation a finalement dû être remplacée par un tronçon neuf de quatre mètres. Le retour de la distribution d’eau courante, puis de sa potabilité a été annoncé le 30 mars. Mais dans les faits, plusieurs secteurs demeuraient encore sans eau courante le 1er avril.
La préfecture évoque des actes malveillants qui auraient entraîné la rupture de canalisations. Il faut dire que durant cette même semaine, des agents du SMGEAG étaient entrés en grève pour dénoncer les conditions de travail. L’occasion était ainsi toute trouvée pour discréditer les grévistes et insinuer qu’ils seraient responsables de la casse. Mais cela ne nous fera pas oublier qu’en temps « normal », en dehors de tout acte malveillant ou conflit social, plus de 60 % de l’eau potable est perdue avant d’atteindre les robinets à cause de fuites dans les canalisations. La population est soumise aux tours d’eau, aux coupures intempestives dues aux ruptures, aux interdictions de consommation de l’eau dues à la présence de bactéries, de pesticides, etc.
La préfecture s’est empressée de porter plainte contre X. Elle n’a pourtant jamais porté plainte contre la Générale des eaux, filiale de Veolia, qui détenait l’exploitation du réseau d’eau en Guadeloupe. Pendant cinquante ans, ses dirigeants se sont contentés de ramasser l’argent sans entretenir le réseau. Le groupe a quitté l’île précipitamment en 2015. Ils sont les premiers responsables.