CO N°1326 (20 avril 2024) – Haïti – Un conseil présidentiel contre les intérêts des masses pauvres

L’arrêté de création du conseil présidentiel de sept membres a été publié le 12 avril à Port-au-Prince.

Dans les coulisses de la CARICOM et des ambassades il y a de l’agitation et des tractations. Le Premier ministre français Attal et le Premier ministre canadien Trudeau ont annoncé leur soutien à ce conseil et appellent au déploiement rapide d’une force militaire de soutien en Haïti.

S’il y a des noms de personnalités, une proposition de désignation de premier ministre voire un calendrier de mise en place, rien n’est concret du côté de ce conseil. Et rien n’est accepté du côté des gangs. Le chef de gang « Barbecue » intervient sur les réseaux avec de nouvelles invectives et menaces contre cet assemblage de conseil présidentiel.

Dans le même temps, il affirme assurer la sécurité de la population dans la période à venir avec son projet « Vivre ensemble ». De belles paroles, là aussi sans résultat. Il n’y a pas de trêve dans les attaques des gangs sur la population des quartiers dans la capitale. Par exemple, à Mariani, un chef de gang (Tibout Ba) a saisi la station service du quartier, ses hommes de main la sécurisent et c’est lui qui vend les carburants aux camionnettes et aux mototaxis au prix fort.

Quant à Guy Philippe, ses intérêts sont relayés sur les radios qui tendent le micro à ses partisans. Ils demandent l’arbitrage de la cour de Cassation pour le mettre en place comme président. Quelques dizaines de ses partisans ont manifesté à  Port-au-Prince le 14 avril avec ce slogan.

Sur la zone industrielle quelques entreprises ont ouvert leurs portes, les ouvriers à bout de ressources sont obligés d’y retourner malgré les dangers pour y trimer pour un salaire de quelques centaines de gourdes.

Les représentants des États, les politiciens d’Haïti, les chefs de gangs, tous parlent au nom du peuple, tous parlent de défendre les intérêts du peuple. Ce sont les mêmes qui sont au-devant de la scène depuis des années avec leurs déclarations populistes, leurs promesses, leurs calendriers de réalisations. Pour la population laborieuse, prise au piège, il n’y a pas d’amélioration à attendre de ces hommes-là.