Mayotte est à l’aube d’une épidémie de choléra. Le premier cas de choléra à Mayotte fut détecté le 18 mars 2024. Les premiers cas autochtones, c’est-à-dire dont on est sûr qu’ils furent contaminés sur le territoire de Mayotte, furent détectés vendredi 26 avril, trois cas sur treize au total. Deux jours plus tard, le 28 avril, 26 personnes étaient malades du choléra.
La première unité de soins spécialisée pour le choléra fut rapidement remplie, une deuxième a dû être mise en place mais les soignants dans ce territoire manquent cruellement. C’est donc au détriment d’autres services que l’hôpital s’organise en attendant des renforts.
Le choléra est provoqué par une bactérie, le vibrio cholerae. Cette bactérie est capable de contaminer l’eau et les aliments. La maladie provoque de violentes diarrhées, une déshydratation. Sans soin, le contaminé peut parfois mourir rapidement.
Pour reprendre les termes de l’Organisation Mondiale de la Santé : il existe un lien étroit entre la transmission du choléra et un accès inadapté à l’eau potable et à des installations d’assainissement. Typiquement, les endroits à risque comprennent les bidonvilles périurbains et les camps pour personnes déplacées comme en Haïti après le dramatique séisme de 2010.
À Mayotte, officiellement département français, les conditions minimum de la salubrité ne sont pas respectées. C’est pourtant une maladie simple à éradiquer mais l’accès à l’eau potable s’est complètement détérioré dans l’île. Lors d’une période de grave pénurie en septembre et octobre 2023, la population de Mamoudzou n’avait plus accès à l’eau qu’un jour sur trois ! Le ministre délégué aux outre-mer annonçait aux populations que c’était à elles de « fournir des efforts » face à la crise.
En voilà aujourd’hui le résultat ! En connaissant pertinemment les risques, l’État et les capitalistes responsables du secteur de l’eau ont laissé s’aggraver l’état du réseau, de l’assainissement, ne lancent pas la construction d’usines de dessalement et laissent la population tomber malade.