Sans étonnement lors de ces élections, l’abstention a battu des records aux Antilles. Elle atteint 86,75 % en Guadeloupe et 87,68 % en Martinique ! Dans les deux îles c’est plus qu’aux précédentes élections européennes de 2019.
La population ne s’intéresse pas à ces élections, elle a de bonnes raisons pour cela. Une grande partie de la population est écrasée par les problèmes quotidiens : inflation continue, sans compensations au niveau des salaires, chômage endémique, coupures d’eau… Pour beaucoup, de simples courses alimentaires se font aujourd’hui dans la souffrance face aux hausses des prix.
Retrouver comme élus d’énièmes personnages, tout droit sortis de la bourgeoisie ou de la petite bourgeoisie, qui siègeront dans un parlement géographiquement très éloigné, cela a de quoi désintéresser. De plus, les séquelles du colonialisme persistent quoi qu’il arrive.
Si la population ne prend pas part à la vie politique c’est aussi parce que la démocratie bourgeoise l’y pousse. Démocratie hypocrite où les travailleurs, les ouvriers ne sont pas représentés, et encore moins les travailleurs des Antilles. La bourgeoisie a toujours eu mille liens tissés avec les hommes d’État, elle investit dans les instances dirigeantes, à l’échelle nationale comme européenne, pour ses propres intérêts. De nombreux élus aujourd’hui sont issus du monde des affaires.
Enfin, une multitude de duperies empêchent les travailleurs de contrôler les élus mis en place pour des années. Or les travailleurs, la population pauvre ne sont pas sans savoir que certains élus en contact avec les classes riches de la société participent au pillage du budget des États et de l’Europe en particulier.
Mais l’abstention c’est aussi se taire quand on a l’occasion de s’exprimer, et se taire c’est tout accepter.