Le 18 juillet Yaël Braun-Pivet, députée macroniste, a été réélue au poste de présidente de l’Assemblée nationale grâce à une alliance avec des députés de la Droite. Elle l’emporte de 17 voix devant André Chassaigne, candidat du Nouveau Front populaire (NFP).
Le premier tour des élections qui ont suivi pour les vice-présidences de l’Assemblée nationale a dû être annulé à cause d’irrégularités. Il y avait dix bulletins en trop dans l’urne. L’urne a été bourrée. C’est ce que nous appelions aux Antilles autrefois les urnes « manman kochon ». Elle est bien belle leur démocratie ! Une démocratie pourrie de l’intérieur.
À l’heure où l’on écrit, les tripatouillages politiciens continuent dans les institutions et partis politiques pour briguer le poste de Premier ministre. Le gouvernement Attal a remis sa démission le 16 juillet, tout en restant aux « affaires courantes ».
Les députés de Guadeloupe et de Martinique eux, sont répartis entre le PS, LFI, le groupe d’outre-mer LIOT, et le GDR (Gauche démocratique et républicaine).
La très relative victoire du NFP aux législatives a été un soulagement pour beaucoup de travailleurs, certes, mais il serait pour le moins incertain de compter sur les députés ou une opposition à l’Assemblée nationale face à une montée de l’Extrême droite et encore moins pour améliorer le sort des travailleurs.
Le sort des travailleurs et des masses laborieuses ne se jouera pas dans les institutions de l’État bourgeois, c’est-à-dire de l’État au service des riches. Les grands groupes capitalistes tels que TotalEnergie, Carrefour, Stellantis n’attendent pas une autorisation des députés pour licencier, précariser, aggraver l’exploitation. Ce n’est pas non plus à l’Assemblée nationale que se décident, les prix, les salaires, les plans d’embauches, etc.
Indépendamment du spectacle qui se déroule dans l’hémicycle, le grand gagnant de ce système reste le grand patronat, car il continue à engranger des milliards de bénéfices. Il saura très bien s’accommoder de la nouvelle équipe de marionnettes politiques qui sera mise en place. Il en sera ainsi tant que les travailleurs ne disputeront pas le pouvoir à la bourgeoisie pour en finir avec la société capitaliste.
La force des travailleurs n’est pas à l’assemblée, mais dans les entreprises et dans la rue. C’est dans les entreprises que les travailleurs créent les richesses qui vont remplir les coffres des capitalistes. Par la grève ils sont capables d’arrêter la machine à sous.
Les députés des partis officiels vantent la démocratie. Mais dans la société capitaliste, la démocratie ne passe pas les portes des entreprises. Les travailleurs n’y décident rien. Ils sont juste bons à être exploités jusqu’au bout.
Il n’y a qu’un seul moyen de ne plus subir l’exploitation, de ne plus subir la dictature économique et politique des capitalistes : il faut que les travailleurs dirigent eux-mêmes la société. Ils font tourner l’économie, ils sauront la diriger. L’État montre depuis toujours sa soumission aux riches possédants, et de fait son incapacité à régler les problèmes des classes populaires. Incapable de régler le manque d’eau en Guadeloupe, incapable de rendre un service de santé public efficient, de régler la question du chômage massif chez les jeunes…
Au gouvernement bourgeois, il faudra opposer le gouvernement des travailleurs. Un gouvernement où être dirigeant n’est pas un privilège mais une mission. Où les représentants sont révocables à tout moment. Où les travailleurs contribuent majoritairement à chaque décision.