L’éditorial du journal du PCM, Justice, daté du 18 juillet 2024 et signé de M. Branchi, a pour titre : « La priorité : défendre les intérêts martiniquais ».
Déjà, ce titre cherche à mettre tout le monde dans un même sac (capitalistes locaux, travailleurs, exploités, retraités, petits commerçants… de Martinique). La bourgeoisie locale, quant à elle ne manifestera surement aucune opposition à ce genre de slogan qui voudrait étouffer la lutte des classes des travailleurs contre l’exploitation capitaliste.
Aujourd’hui, ce sont des illusions que sème le PCM et la Gauche Martiniquaise, sous l’étiquette du Nouveau Front populaire. Ainsi en se basant sur les résultats des législatives, on peut lire dans Justice : « Il s’est manifesté une formidable dynamique sociale et citoyenne dans l’entre-deux tour et c’est sous la direction de la gauche que s’est impulsé le Front républicain qui a mis un coup d’arrêt à l’extrême droite ». L’éditorialiste prend soin d’éviter de mentionner que la « formidable dynamique sociale » s’est manifestée par une d’abstention de 68 % des électeurs. Beaucoup d’abstentionnistes ont manifesté leur méfiance vis-à-vis de tous les politiciens. Ils l’ont fait aussi envers ceux de la gauche qui leur ont fait des promesses et qui se sont dépêchés de les oublier une fois au pouvoir.
Lors du 2ème tour des élections, ce sont ces mêmes politiciens, qui, avec une bonne dose d’hypocrisie, ont appelé les éle-cteurs à un « sursaut républicain » contre le RN, les appelant à voter pour des députés se réclamant de la gauche ou de la droite (Renaissance et LR) confondus.
Pour continuer de semer des illusions, le PCM termine son article sur une note locale en écrivant : « nous devons défendre nos intérêts propres tant pour le mieux-vivre que pour avancer sur la voie de la responsabilité ». Et pour conclure plus loin : « Pour résoudre nos difficultés qui sont fondamentalement structurelles, il nous faut changer notre modèle de développement de type néocolonial. Et cela implique plus de pouvoirs entre les mains de nos élus… » Et la boucle est bouclée.
Comme si M. Branchi ne savait pas que le véritable pouvoir politique et économique est, en Martinique aussi, entre les mains des capitalistes békés mais aussi noirs et mulâtres. Et que ce sont eux les véritables donneurs d’ordre.
Ces jours-ci le PCM a montré comment il peut naviguer entre deux lames de couteau, allant du Front républicain français d’un côté à la bourgeoisie locale de l’autre. Mais une chose est sûre, c’est qu’il se montre peu soucieux d’offrir à la classe ouvrière des perspectives pour « défendre ses intérêts propres ».