Des centaines de personnes ont défilé ce samedi à Fort-de-France contre la vie chère, défiant l’interdiction de manifester. La colère s’exprime depuis le début du mois de septembre par des manifestations, des blocages devant les supermarchés à l’appel du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC).
Des jeunes des quartiers populaires ont aussi réagi. Des barrages enflammés ont été érigés dans plusieurs quartiers, notamment à Sainte-Thérèse. De nouveaux échanges de tirs ont eu lieu entre la police et des jeunes armés.
La population de la Guadeloupe subit elle aussi l’insupportable cherté de la vie. Même si le mouvement n’est pas aussi important qu’en Martinique, il y a eu quelques actions populaires contre la vie chère. Ces derniers jours en Guadeloupe, des barrages en feu ont été érigés notamment à Mare-Gaillard au Gosier, à Pointe-à-Pitre, à Sainte-Rose.
Dans les deux îles de plus en plus de foyers tombent dans la pauvreté ou la misère à cause de l’inflation. Tout coûte cher : se nourrir, se soigner, se déplacer. Les écarts de prix des produits alimentaires entre l’Hexagone et les Antilles dépassent les 40 %. Les salaires restent bien trop bas. Cette violence sociale exercée contre les plus pauvres et contre les travailleurs vient de cette société capitaliste. Les grandes familles békées, descendantes d’esclavagistes, comme le Groupe Bernard Hayot, contrôlent pratiquement tous les secteurs de l’économie, en particulier dans la grande distribution. Ils sont responsables de la vie chère. Ils pratiquent les marges qu’ils veulent sur les prix avec la complicité de l’État. Face à la révolte sociale, l’État au service de cette bourgeoisie manie la carotte et le bâton. D’un côté, il fait mine de négocier avec les patrons de la grande distribution, prévoyant au mieux une baisse de 20 % sur certains prix. De l’autre, il impose un couvre-feu, interdit les manifestations et envoie des CRS.
Pour gagner la bataille contre la vie chère, il faudra élargir les luttes à tous les secteurs de l’économie, public comme privé. En Guadeloupe, les agents d’EDF-PEI (Production d’énergie insulaire) montrent la voie. Ils se sont mis en grève car la direction ne respecte pas les accords signés en février 2023. Ce patron piétine le code du travail et les droits des travailleurs. L’entreprise engrange un maximum de profits, 330 millions d’euros par an, sur le dos de ses salariés et au péril de leur vie. L’année dernière, un agent à Saint-Barthélemy a été gravement brûlé lors de sa mission, il a reçu une décharge de 20 000 volts.
Les grands groupes capitalistes sont des parasites qui exploitent la force des salariés pour empocher d’énormes profits. Avec l’État à leur service, ils se moquent bien des problèmes des travailleurs et des classes populaires.
Face à ce gros patronat parasite et rapace, la seule arme des travailleurs ce sont les grèves et les manifestations. Il faut que personne ne gagne moins de 2 000 € nets par mois et que les salaires, les pensions et les allocations augmentent chaque fois que les prix augmentent.
Cependant, tant que la bourgeoisie possèdera les entreprises et tous les leviers de la vie économique et sociale, il ne pourra pas y avoir de répit pour les travailleurs et les plus pauvres. Tant que les travailleurs ne vont pas exproprier les capitalistes, l’exploitation ne va pas disparaître. Pour mener ce combat à son terme, les travailleurs auront besoin d’avoir leur propre parti, un parti constitué de femmes et d’hommes déterminés à renverser ce système.