Au soir du mercredi 18 septembre, à la suite des actions de jeunes et dans un contexte de mobilisation de la population contre la vie chère, le préfet Jean-Christophe Bouvier, a décrété le couvre-feu de 21 heures à 5 heures dans certains quartiers de Fort-de-France.
Le vendredi 20 septembre il décrétait une « interdiction de manifestations, attroupements et autres rassemblements revendicatifs sur la voie publique et les voies privées ouvertes à la circulation du public, à Fort-de-France et dans trois autres communes de l’île, jusqu’à lundi 23 septembre au matin ». Il s’agissait des communes de Fort-de-France, du Lamentin, de Ducos et du Robert, les quatre communes où sont concentrées les entreprises des capitalistes, y compris le port de Fort-de-France.
Interviewé sur les ondes locales, le Préfet a surtout mis l’accent sur « la protection des biens », pour ne pas dire la propriété des moyens de production. C’est-à-dire, les biens des propriétaires des chaînes de distribution et alliés, des usines appartenant à ces mêmes capitalistes locaux assis autour de lui en table ronde à la préfecture. Ils pratiquent des prix élevés depuis plusieurs années au détriment de la classe exploitée de Martinique.
Même si elle est de courte durée, l’interdiction de manifester se veut aussi un avertissement à tous les travailleurs, à tous les exploités, aux employés des grandes surfaces, aux ouvriers d’usines, d’exploitations agricoles, du bâtiment, de la métallurgie, des chômeurs, qui se mobilisent dans la rue contre la vie chère et l’exploitation. Cela montre bien la nature du système colonial et capitaliste dans lequel nous vivons.
Mais cela n’a pas empêché les manifestants contre la vie chère de continuer les blocages des magasins de Hayot comme le Carrefour Market du François les samedi 21 et dimanche 22 septembre !