CO N°1339 (7 décembre 2024) – Haïti – Les gangs maintiennent la pression

Face à l’escalade des actes criminels et des atrocités des bandits, la population qui se sent livrée à la merci des gangs a repris le mouvement « Bwa Kalé », son moyen d’autodéfense.

Le 19 novembre, en mettant hors d’état de nuire un groupe de bandits interceptés par la police, les masses populaires ont à nouveau donné un aperçu de ce qu’elles peuvent faire quand elles sont mobilisées. Pendant plusieurs jours la population continuait de traquer ces bandits qui cherchaient refuge dans des buissons ou dans des maisons vides.

Le 21 novembre, les habitants du quartier ont soutenu la police lors de son intervention dans le fief du chef de gang Barbecue. Celui a réussi à s’échapper alors que plusieurs de ses lieutenants auraient été tués entre le 21 et le 24 novembre. Certains disent que cette fuite n’était pas dû au hasard car il y a des connexions entre les bandits et la police.

Si la population peut s’enorgueillir d’avoir fait vaciller les bandits, il serait prétentieux de crier victoire. Le plus dur pour les masses populaires commence maintenant. Après ces escarmouches les gangs se réinstallent petit à petit, après le retrait de la police. Par exemple, dans l’Artibonite où malgré la reprise de la route nationale par la police le 5 octobre, les attaques des groupes armés contre la population civile se multiplient. Pour la population, quitter la zone reste l’issue la plus fréquente.

Les gangs montrent leur force quand la population reste soumise. Mais dans la population certains ne baissent pas les bras. Il leur est possible de continuer de réagir, comme le 19 novembre. Il est aussi possible d’organiser la mobilisation, l’étendre à d’autres quartiers, imposer d’autres défaites aux gangs pour les faire reculer et permettre aux familles déplacées de retourner chez elles.