CO N°1342 (18 janvier 2025) – États-Unis – Les incendies en Californie, une catastrophe prévisible

Depuis le 7 janvier plusieurs incendies se sont propagés à Los Angeles en Californie en plein hiver. Le dernier bilan provisoire fait état de 24 morts dont huit en raison du feu de Pacific Palisades et seize au foyer d’Eaton.

Plus de 2 000 habitations et bâtiments ont été détruits. 15 000 hectares sont partis en fumée. Des centaines de milliers de personnes ont dû évacuer leurs maisons. Les dégâts sont estimés à des centaines de milliards de dollars.

Ces dernières années, la Californie a été frappée par des incendies de plus en plus dévastateurs. Les feux de forêt sont récurrents et font d’importants dégâts, souvent ils durent plusieurs semaines.

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer l’origine de ces feux. Tout d’abord les feux ont pour origine possible des feux d’artifice tirés à Santa Monica pour le Nouvel an. Les enquêteurs s’intéressent aussi à un pylône à haute tension qui serait à l’origine du feu d’Eaton. Ils pourraient être liés aux conditions météorologiques comme les vents et la sécheresse.

Personne n’a été épargné par les incendies. Des bâtiments ont été endommagés dans les quartiers riches où vivent de grandes fortunes américaines, les grandes stars. Mais les populations les plus pauvres, pas aussi médiatisées que les célébrités, se retrouvent dans l’impossibilité de se reloger.

Les sociétés d’assurance américaines ont anticipé la catastrophe pour ne pas avoir à trop débourser et maximiser leurs profits. Elles ne couvriront pas tous les dégâts. Quelques mois avant le début des incendies, des assureurs locaux avaient refusé de renouveler les polices d’assurances habitations, dans le quartier de Pacific Palisades.

On ne connait pas l’origine exacte des feux, mais la gestion capitaliste a une grande part de responsabilité dans cette catastrophe.

Premièrement, il est évident que le changement climatique joue un rôle dans ces incendies, lié notamment à la sécheresse et à l’augmentation des températures. L’urbanisation se développe dans la zone. De nombreuses maisons ont été construites près de la forêt. La plupart des maisons sont situées dans ces zones à risque. La gestion de l’eau est aussi un problème, le niveau du lac Mead est très bas, c’est ce lac qui approvisionne une partie du sud de l’État de Californie. Ce désastre souligne le manque de moyens humains pour lutter contre les flammes, les pompiers n’avaient pas les effectifs suffisants pour couvrir les principaux fronts. En guise de renforts des prisonniers ont été envoyés en échange d’une réduction de peine. Ces détenus, payés au rabais, ont des rémunérations comprises entre 5,80 dollars et 10,24 dollars par jour. 400 militaires ont été envoyés sur place.

Ce bilan désastreux aurait pu être évité en mettant plus de moyens pour lutter contre les incendies. Le service forestier américain et Cal Fire (le département californien de la sylviculture et de la prévention des incendies) préconisaient de mettre en place des mesures pour réduire les incendies comme l’éclaircissement des forêts en enlevant des petits arbres et broussailles et en pratiquant le brûlage. Tant que le pouvoir de décision et de gestion sera entre les mains d’une bande de capitalistes à la recherche du profit maximum, des vies humaines seront menacées.