CO N°1345 (1er mars 2025) – Éditorial – Macron sonne le tocsin. Aux travailleurs de sonner la révolte !

Emmanuel Macron s’est exprimé en février sur le réseau social Tik Tok en disant : « J’ai besoin de vous en rentrant dans la réserve (…) mettre vos compétences au service de nos armées de défense et de la sécurité nationale ».

Il veut préparer la population française à l’effort de guerre en disant que la « Russie constitue une menace existentielle pour les Européens ».

Ce discours intervient juste après que l’Europe et les membres de l’alliance militaire, l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord), ont été écartés des pourparlers de paix entre les États-Unis et la Russie. Trump le président américain a décidé de mettre fin à la guerre en Ukraine en négociant seul avec le président russe Vladimir Poutine. Trump a montré qu’il n’avait que faire de l’avis des Européens et encore moins du dirigeant de l’Ukraine. Début février le président américain avait annoncé vouloir imposer un accord avec l’Ukraine en échange de son aide, il veut obtenir un accès à 50 % de ses minerais. L’Ukraine possède des terres rares riches en lithium utilisé pour les batteries de téléphone, d’uranium pour faire tourner les centrales nucléaires, elle est riche en pétrole et en gaz.

En riposte à cette humiliation, Emmanuel Macron a organisé en urgence un mini-sommet pour sauver la face des dirigeants européens. Il a rendu visite à Trump pour le convaincre de travailler avec les Européens afin d’assurer la sécurité de l’Europe et dissuader toute nouvelle agression de la Russie. Le chef d’État américain a accepté que des troupes européennes soient envoyées en Ukraine.

Mais en réalité la préoccupation des dirigeants européens est surtout de ne pas être écartés des négociations et donc du partage de l’Ukraine. Ils veulent aussi avoir accès aux matières premières et au marché de reconstruction du pays.

Ce qui est sorti de ce mini-sommet c’est que chaque pays devra à nouveau augmenter son budget militaire. En France la loi de programmation militaire a déjà un budget de 413 milliards d’euros pour les années 2024-2030, soit 2,1 % du PIB (Produit intérieur brut). Le chef de l’État prévoit d’augmenter ce chiffre à 3,5 % voire 5 % du PIB. Les Européens veulent sortir les dépenses consacrées à la défense du déficit budgétaire. Comment vont-ils financer ces nouvelles dépenses militaires ?

Sans surprise ce sera à la classe ouvrière de payer la facture. Il faudra travailler plus et plus longtemps. Au Danemark, on discute sur l’idée de reculer l’âge de   départ à la retraite à 70 ans. Macron envisage de toucher aux produits d’épargne et de recourir à l’emprunt. Ce seront encore des milliards supplémentaires pour les capitalistes de l’armement comme Thalès ou Dassault et des banques. Ce sera de l’argent en moins pour les services publics dans le secteur de la santé, de l’enseignement.

Les conséquences pour la Guadeloupe et la Martinique seront encore plus dramatiques. L’académie de la Guadeloupe a prévu de supprimer à la rentrée 2025, 85 postes d’enseignants et celle de la Martinique 70. Des enseignants ont commencé à se mobiliser contre ces suppressions en Guadeloupe. En plus du manque de moyens pour les services publics, il y aura encore moins d’argent pour résoudre les problèmes liés à l’eau, aux sargasses, aux transports.

Macron se présente en chef de guerre et lance un appel à la population et surtout à la jeunesse pour qu’elle s’engage. Nous, nous appelons les travailleurs, les jeunes conscients à s’engager dans la construction d’une force communiste révolutionnaire, un parti de lutte de classe, qui sera capable d’empêcher que des vies humaines ne soient sacrifiées dans une nouvelle guerre au nom des intérêts des pays impérialistes.