Le 18 mars 2025, le journal français Libération est revenu sur le capitaliste béké Bernard Hayot. Dans un article intitulé « De Paris à Bruxelles, l’«intense» lobbying du groupe Hayot pour ses affaires en outre-mer », il dévoile quelques-uns des éléments d’une enquête de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique sur les pratiques du groupe.
Dans cet article, le journaliste retrace les différents contacts, structures et lieux que Bernard Hayot et ses compères côtoient et influencent depuis des années, et sur lesquels il peut s’appuyer pour défendre au mieux ses intérêts. On les voit ainsi arpentant les couloirs de l’Élysée ou de Matignon, rencontrant des hommes politiques, ou investissant la FEDOM, l’influente fédération des entreprises d’outre-mer et autre AMPI (Association martiniquaise pour la promotion de l’industrie)… Et dans son tableau, le journaliste omet de citer également les anciens présidents du conseil général et régional de Martinique, mais aussi les présidents de la CTM…
Le journaliste donne quelques exemples. Victorin Lurel ancien ministre socialiste des outre-mer en poste entre 2012 et 2014, raconte avoir rencontré Bernard Hayot deux fois « à sa demande ». « On le voit peu, mais il est partout. C’est lui le vrai patron ». Autrement dit, c’est lui le donneur d’ordre qui détermine les feuilles de route et qui commande.
Ou encore, l’ancien ministre des Outre-mer entre 2008 et 2009, Yves Jégo (UDI) se souvient du « très puissant » du patronat béké « Bernard Hayot. C’est le boss, dès que j’ai été nommé, il est venu déjeuner avec moi au ministère. Mais il allait surtout à l’Elysée et à Matignon ».
Selon un ancien conseiller spécial de l’ex-ministre des outre-mer Jean-François Carenco, ce ministre aurait rencontré Bernard Hayot huit fois, en à peine un an… Et Carenco de répondre sans remords au journaliste de Libération « Cela n’a rien à voir avec du lobbying. Bernard Hayot n’a jamais eu la moindre influence sur aucune de mes décisions. Un bon ministre n’a pas besoin de lobbys ». Autrement dit, lorsqu’on est au service des capitalistes, on doit faire son travail correctement…
De telles informations, en pleine soi-disant campagne contre la vie chère, peuvent faire le buzz ! Mais ce qu’explique le journaliste n’a rien d’étonnant ! C’est ainsi que fonctionnent la société capitaliste, ses hommes d’affaires et autres capitaines d’industrie, ses banquiers et fonds d’investissements ! C’est leur mode de vie. C’est ce mode de lien qu’ils ont pour faire leur business, pour préparer leurs stratégies, pour défendre leurs profits sur le dos des travailleurs.