Depuis le 28 mars 2025, les vedettes qui assurent le transport maritime de passagers entre Fort-de-France et les Trois-Ilets sont à l’arrêt. Les salariés ont mis à exécution un préavis déposé le 16 janvier 2025. En cause, le non-respect de protocoles d’accord signés en avril et août 2024.
Comme pour les deux précédents mouvements, cette absence de rotation perturbe le déplacement de celles et ceux qui utilisent ce moyen de transport plus rapide et permettant d’éviter les embouteillages.
Face à cette situation, les représentants de deux associations d’usagers ont annoncé leur décision d’introduire une procédure en référé devant le tribunal. Selon eux, cette procédure vise directement Martinique Transport, l’autorité unique du transport et autorité délégante, et Blue Lines, l’entreprise bénéficiaire de la délégation de service public (DSP) qui exploitent la ligne entre Fort-de-France et les Trois-Ilets. Ces deux associations disent vouloir ainsi contraindre Martinique Transport et Blue Lines à trouver une solution pour permettre aux usagers de se déplacer, en avançant celle d’un service minimum.
En réalité, cette procédure est une attaque masquée, indirecte, contre les travailleurs en lutte et contre l’exercice du droit de grève des salariés de Blue Lines. Le but recherché et non avoué, c’est une décision de justice qui permettrait au préfet, représentant l’État, de réquisitionner des grévistes et les contraindre à reprendre le service dans le cadre d’un « service minimum ». Les représentants des deux associations clament, eux, que telle n’est pas leur intention. Mais alors, pourquoi ne pas se limiter à exiger que Martinique Transport et Blue Lines respectent les accords signés en avril et août 2024 ? Ils sont allés jusqu’à demander à des usagers, des commerçants, etc. d’établir des attestations montrant à quel point ce mouvement les gêne. Mais dans ce dossier, ils ne mettent aucune attestation concernant le non-respect des équipements pourtant essentiels à la sécurité des passagers et des membres d’équipage.
En réalité, les représentants d’association à l’origine de cette action, qui pourtant savent dans quelles conditions les salariés de Blue Lines exercent leurs missions, font le choix de préserver les dirigeants de Blue Lines et Martinique Transport, et visent les travailleurs mobilisés. C’est un choix de classe qu’ils ont fait. Les travailleurs de Blue Lines ne se laissent pas faire. Ils montrent la voie à suivre et doivent non seulement être soutenus, mais également imités.