CO N°1349 (26 avril 2025) – Martinique – Transaglo : grève pour des augmentations de salaire

Depuis vendredi 11 avril 2025, Transaglo, entreprise assurant le transport de passagers sur le territoire des villes du Lamentin, de Saint-Joseph et Fort-de-France, n’assure plus les rotations dans le cadre de la délégation de service public que lui a accordé Martinique Transport.

Les chauffeurs de cette société ont en effet cessé le travail pour obtenir, entre autres, une augmentation de salaire de 100 euros net et un treizième mois.

Sur les 40 salariés que compte cette société, 37, c’est-à-dire la quasi-totalité des chauffeurs, ont cessé le travail. À côté du parking où se trouvent les bus, ils ont installé un piquet de grève qui n’interdit pas l’accès à ces derniers.

À un journaliste qui l’interrogeait à propos des revendications des grévistes, Emmanuel Pharès, le gérant de Transaglo, a lâché : « En tant que patron, je n’irai pas jusqu’à couler l’entreprise parce que ces gens-là demandent des choses qui sont impossibles ». Et après avoir énuméré les soi-disant avantages dont bénéficieraient les chauffeurs, il a ajouté : « Je veux dire que c’est suffisant ». Des propos qui traduisent la distance et le mépris qu’il a pour les grévistes. Poussant plus loin son culot, et pour tenter de discréditer les grévistes, il a déclaré que ces derniers lui auraient « demandé d’aller chercher l’argent chez Martinique Transport ».

En réalité, c’est le gérant de Transaglo et ses associés qui se nourrissent aux mamelles de Martinique Transport.

Ainsi, « ces gens-là », comme il qualifie les travailleurs, ont permis à Transaglo de réaliser un bénéfice de 115 000 euros en 2022 et près de 350 000 euros de bénéfice en 2023, c’est-à-dire trois fois plus qu’en 2022. En deux ans, « ces gens-là » leur ont rapporté au moins 600 000 euros ! Mais ces chiffres-là, il n’en parle pas !

L’attitude et les propos du gérant ont renforcé la détermination des grévistes. Et en dépit de la gêne que provoque cette interruption du service, des usagers expriment leur solidarité. C’est aussi le cas de nombreux chauffeurs d’autres sociétés de transport de passagers qui viennent sur le piquet de grève pour les soutenir. D’ailleurs, les grévistes ont appelé, dans un tract, tous ceux qui exercent la même activité et qui ont les mêmes revendications à les rejoindre dans la lutte.