Samedi 17 mai, plus de 200 personnes ont défilé dans les rues de Fort-de-France pour protester contre les violences envers les Haïtiens en République dominicaine.
Pendant la manifestation, la foule a scandé « Arrêtez de massacrer les Haïtiens à Saint-Domingue ! ».
La mobilisation s’est faite à l’initiative d’un groupe d’organisations politiques, de syndicats et d’associations. Elle a rassemblé de nombreux Haïtiens ainsi que des militants des divers groupes politiques tels Palima, Peyi-a, GRS, Combat ouvrier, ainsi, que l’Union des femmes de la Martinique (UFM), le syndicat CDMT.
Depuis octobre 2024, en République dominicaine, un véritable plan contre les immigrés haïtiens a été mis en place par le président Luis Abinader et son gouvernement. Des milliers de ressortissants haïtiens ont déjà été chassés vers Haïti, souvent dans une atmosphère de pogrom et de chasse à l’homme, animée par des miliciens à la solde des possédants. À partir du 21 avril, un certain nombre de mesures supplémentaires contre les étrangers en situation irrégulière ont été mises en place. L’une d’elles consiste à exiger des pièces d’identité aux personnes se présentant à l’hôpital, afin de prouver leur statut légal dans le pays. Une mesure révoltante, qui a pour conséquence d’empêcher les migrants d’accéder aux soins.
Ce racisme envers les Haïtiens est révoltant et doit cesser ! Les travailleurs et la population laborieuse de République dominicaine n’ont rien à gagner en prenant le chemin de la politique d’extrême droite et de division du gouvernement. Cette division ne sert qu’aux patrons capitalistes qui en profitent pour exploiter plus férocement une main-d’œuvre étrangère, moins bien payée, plus mal logée, à qui on donne les emplois les plus durs. À contrario, les travailleurs et la population laborieuse de République dominicaine ont tout à gagner en se liant aux travailleurs haïtiens contre le capitalisme, un système qui exploite aussi bien les travailleurs migrants que les travailleurs en situation régulière. Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !
Un exemple de l’horreur anti-immigré à Saint-Domingue
Les résultats de cette politique anti-migrants peuvent être dramatiques à l’instar du cas de Lourdia Jean-Pierre, morte le 9 mai 2025. Ce jour-là, elle accouchait chez elle, sans soins médicaux, de peur de se faire expulser en allant à l’hôpital. À la suite de cet événement tragique, les autorités ont arrêté le père et le nouveau-né et les ont expulsés.