Après 33 jours d’une lutte qui a débuté le 11 avril 2025, les conducteurs et conductrices de la société Transaglo sont parvenus à un protocole d’accord de fin de conflit et de reprise du travail le 13 mai 2025, après plus de cinq heures de négociation. Ils ont obtenu satisfaction sur leurs deux principales revendications : une revalorisation du salaire de 100 euros net par mois et par salarié et l’attribution d’une prime de 13ème mois se substituant à une prime forfaitaire.
Transaglo est une entreprise de prestations de service de transport urbain de voyageurs sur la Communauté d’agglomération Centre Martinique (CACEM). Elle exerce son activité dans le cadre d’un marché passé avec Martinique Transport, autorité unique organisatrice des transports.
Dans le cadre des négociations obligatoires, les salariés demandaient notamment le 13ème mois en remplacement d’une prime forfaitaire instituée en mai 2023, ainsi qu’une augmentation de salaire de 100 euros net par mois et par salarié. Sur ces deux points, la direction a bloqué. Dans un premier temps, elle a proposé une augmentation de 100 euros brut du salaire et une hausse de 100 euros de la prime forfaitaire. Dès le vendredi 11, les grévistes ont installé un piquet de grève à côté du parking des bus, sans en interdire l’accès, et ce jusqu’au 1er mai.
Puis la direction a proposé une augmentation du salaire de base de 125 euros et d’ajouter 100 euros sur la prime forfaitaire, sans bouger sur le 13ème mois. Le gérant prétextant alors ne pas vouloir s’engager, ne sachant pas si son entreprise allait être retenue pour le prochain marché.
À partir du 2 mai, les grévistes ont installé deux piquets de grève, l’un à l’entrée du centre de maintenance des BHNS au Lamentin et l’autre à l’entrée de la Régie des transports à Fort-de-France, avec une présence 24 heures sur 24. De ce fait, ce sont toutes les lignes de la zone centre (CACEM) qui se sont retrouvées bloquées. Les grévistes ont su bénéficier du soutien réel et concret des chauffeurs des BHNS et d’autres conducteurs qui ont toujours refusé de forcer le piquet de grève. Ils ont d’ailleurs pris position par communiqué en leur faveur. Cela a aussi été le cas de syndicats des salariés comme ceux de la Territoriale, la Santé, EDF ou encore l’Agriculture.
Finalement, à l’initiative de la Direction du Travail et en présence du président de Martinique Transport lors d’une seconde réunion le 13 mai, un « accord d’entreprise » donnant entière satisfaction aux grévistes a pu être signé. Les grévistes ont obtenu le paiement des jours de grève. En effet, c’est bien le gérant qui avait fait durer le mouvement inutilement et qui était donc responsable de la gêne occasionnée aux usagers.
Fiers, après 33 jours de lutte, les grévistes ont repris le travail le 14 mai, très sollicités par des chauffeurs d’autres sociétés pour témoigner de leur volonté de suivre leur exemple.