Un reportage de France 2 du 10 juillet dernier a dénoncé un trafic de revente d’eau potable à un prix 30 à 40 fois supérieur à celui du SMGEAG.
Ce reportage diffusé sur France 2 récemment a fait le buzz sur les réseaux, et Guadeloupe 1ère a rappelé à juste titre que ce sujet avait déjà été traité par eux en mars 2024, sans susciter autant de réactions. On apprend néanmoins que certaines personnes pompent de l’eau du SMGEAG (syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe) dans des camions citernes, et la revendent au prix de 100 euros le m3, au lieu de 2,96 € en moyenne. Les « prestataires » justifient cela en disant qu’ils transportent l’eau et la livrent à domicile, mais aussi qu’ils la traitent.
Leurs clients qui ne s’en vantent pas sont essentiellement des hôtels, restaurants et autres gîtes, qui en arrivent à cette extrémité pour être sûrs de fournir de l’eau à leur clientèle. Il est à noter que ces mêmes hôteliers qui déboursent une telle somme comptent parmi ceux qui ont les plus grosses factures impayées pour le SMGEAG .
Le préfet, en général au courant de tout ou presque, et Ferdy Louisy, le président du SMGEAG, ont affirmé ne pas être au courant de ce trafic. Louisy, comme à son habitude, a affirmé d’un air martial qu’il enquêterait et prendrait des sanctions si des agents du SMGEAG étaient impliqués. Il aura donc fallu un reportage « national » pour informer ces messieurs ?
En attendant, la gabegie continue. Après Gourbeyre, ce fut Le Moule où l’eau a été déclarée impropre, en attendant la suite. Les robinets des usagers sont régulièrement à sec. Les « pouvoirs publics » n’envisagent pas moins de contraindre les usagers à payer un service dont ils ne bénéficient pas. Par ailleurs Louisy et d’autres insistent lourdement sur les dépenses en personnel, et visiblement un plan de diminution du nombre d’agents est envisagé.
L’État français, par la voix du préfet, continue de faire comme s’il n’était pas directement concerné, mais qu’il aidait quand même. En réalité, il faudrait près de deux milliards d’euros pour refaire totalement le réseau d’eau potable. Mais l’État, qui s’apprête à pomper la population pour trouver des milliards afin de combler son déficit et à augmenter les dépenses militaires, n’est pas décidé à le faire. Il continue pourtant d’accorder plus de 160 milliards de cadeaux fiscaux aux riches.
Sans une mobilisation massive de la population, le problème de l’eau en Guadeloupe ne sera pas résolu.