Depuis plusieurs semaines, la jeunesse se soulève dans différents pays. Ces révoltes de masse suscitent l’espoir de changement dans la vie de millions d’exploités en colère. Mais elles montrent aussi l’absence cruelle de parti révolutionnaire et d’une voie pour une émancipation totale du joug de l’exploitation.
Au Népal, des milliers de jeunes sont descendus dans les rues contre la censure des réseaux sociaux. Mais derrière cette mesure du gouvernement, c’est tout un système qu’ils rejettent : un pouvoir corrompu, réservé aux enfants de l’élite, pendant que la majorité subit chômage, inflation et misère.
À Madagascar, la colère a éclaté contre les coupures d’eau et d’électricité, contre la corruption et la vie chère. Le 25 septembre, des manifestations massives ont secoué le pays.
Au Pérou, les jeunes manifestent contre le gouvernement gangrené par la corruption et la violence. Les travailleurs et les pauvres vivent dans la peur : 47 chauffeurs de bus ont été tués cette année par les gangs qui règnent dans les rues.
Au Maroc, la jeunesse du mouvement Gen Z 212 s’est levée après la mort tragique de huit femmes pendant leur accouchement, faute de soins. Ces jeunes dénoncent un État qui dépense des milliards pour des stades de la Coupe du Monde 2030, pendant que les hôpitaux tombent en ruine et que les écoles manquent de moyens.
Partout, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Elles sont le résultat du fonctionnement d’un système mondial qui ne profite qu’à une minorité de riches : le capitalisme. Partout dans le monde, les travailleurs, les pauvres, les jeunes paient l’inflation, les bas salaires, la dégradation des services publics. Pendant ce temps, les capitalistes et leurs États pillent les caisses publiques et s’enrichissent sur la misère des autres.
Ces révoltes sont alors inévitables. Mais tant qu’il n’y aura ni conscience révolutionnaire, ni parti révolutionnaire, elles n’aboutiront pas à un changement total du sort des exploités. Sans organisation consciente de la classe ouvrière, elles ne déboucheront qu’à un retour à l’ordre, parfois sous une autre forme et plus répressive. Madagascar en est la preuve. L’armée, profitant du vide laissé par le gouvernement en fuite, a pris le pouvoir. Sans direction révolutionnaire, cette armée sera de nouveau l’armée des riches patrons capitalistes.
C’est pourtant dans les luttes que réside l’espoir. À chaque révolte, à chaque grève, les travailleurs, les jeunes, les masses laborieuses prennent toujours plus conscience de leur force collective. De plus, les sursauts de colère peuvent être contagieux et dépasser les frontières des pays où ils ont commencé.
En 2011, le « printemps arabe » avait déjà montré comment une étincelle pouvait embraser toute une région. De la Tunisie à l’Égypte, de la Lybie à la Syrie, des millions de jeunes, de travailleurs et de pauvres ont renversé des régimes, des dictatures. Mais faute d’organisation révolutionnaire, ces révoltes ont été confisquées par d’autres fractions de la bourgeoisie ou écrasées par de nouveaux pouvoirs autoritaires.
Des révoltes, il y en aura d’autres, car le capitalisme ne produit que des crises et des conditions qui alimentent la colère. Il est donc urgent de construire des organisations communistes révolutionnaires partout où cela est possible. Ces organisations peuvent être des embryons de partis révolutionnaires qui porteront les travailleurs vers la prise du pouvoir et vers un renversement du capitalisme.