CO N°1358 (25 octobre 2025) – Madagascar – Président en fuite, militaires au pouvoir

Malgré la brutalité de la répression, les manifestations d’étudiants se poursuivent dénonçant la dégradation de leurs conditions de vie.

Les habitants des quartiers populaires subissant les mêmes difficultés, sinon plus, se sont joints au mouvement. De même, les employés de l’État , les enseignants, les douaniers, les employés des services fonciers, qui luttent depuis longtemps contre les mauvaises conditions de travail, contre le non renouvellement des postes de ceux qui partent à la retraite, contre les salaires qui stagnent malgré l’inflation galopante.

Ce mouvement de la jeunesse né sur les réseaux sociaux sous le nom de Gen Z s’est rapidement étendu dans le pays. Les mots d’ordre principaux sont : fin de la corruption, démission du premier ministre et du président.

Le samedi 11 octobre, un corps d’armée, le CAPSAT, s’est mutiné et a rejoint les manifestants. Le président Rajoelina et son premier ministre se sont enfuis, avec l’aide de l’État français.

Pour l’instant, les militaires font les yeux doux aux organisateurs du mouvement et promettent de les associer aux décisions. Le colonel Randrianirina s’est proclamé président de la Refondation de Madagascar. Les militaires   espèrent ainsi mettre fin aux manifestations et accaparer le pouvoir. Le scénario se répète !  L’histoire de Madagascar, est une histoire de coups d’État depuis 1971. Lors de chaque mobilisation populaire contre le régime, l’armée s’est emparée du pouvoir, parfois durablement, ou a installé un civil choisi, à la présidence. Ce fut le cas en 2002 et 2009.

Ce qui est sûr, c’est qu’à Madagascar, comme ailleurs, les travailleurs, tous les laissés pour compte, ainsi que la jeunesse estudiantine, n’ont rien à espérer venant de ces prétendus « refondateurs ». Ils n’obtiendront que ce qu’ils sauront arracher par leurs luttes.