Le 26 octobre, les paramilitaires dirigés par le général Hemetti, s’emparent d’El Fasher, capitale du Nord-Darfour. Des milliers de civils y ont été massacrés, violés, tués. D’autres se sont enfuis et ont rejoint des camps à l’intérieur du pays ou dans les pays voisins.
En 2019, la population se levait contre la dictature d’Omar Al-Bechir. Le président Al-Bechir était au pouvoir depuis 1989. Les protestations populaires contre le prix du pain et la dictature ont poussé le dictateur dehors. Les militaires se sont emparés du pouvoir sous une forme dite partagée avec les civils.
En réalité, deux hommes étaient au pouvoir : Abdel Fattah Al-Burhan, général de l’armée et président du conseil de transition, et Mohammed Hamdan Daglo, aussi appelé Hemetti, général d’armée paramilitaire arabe.
En avril 2023, les deux généraux entraînent le pays dans la guerre civile pour des désaccords quant à la gestion du pouvoir. Al-Burhan combat à la tête des Forces Armées Soudanaises, FAS, l’armée régulière, plus proche des islamistes. Hemetti, combat à la tête des Forces de Soutien Rapides, FSR, groupe paramilitaire arabe.
Les Soudanais sont obligés de fuir les zones de combat pour tenter de sauver leurs vies. Sur 46 millions d’habitants, 13 millions ont été forcés de se déplacer. 3 millions se sont réfugiés dans les pays voisins. La guerre a fait plus de 150 000 morts, principalement des civils. Les enfants ne sont pas épargnés par les massacres et les viols.
L’histoire récente du Soudan est faite de conflits armés qui entraînent famines, révoltes et déplacements de populations. Les principaux responsables de cette instabilité, ce sont les impérialistes français, anglais et américains. À travers leurs alliés, voisins du Soudan : l’Égypte, la Libye, les Émirats Arabes Unis, ils ont formé et armé des groupes militaires pour mener des exactions contre les populations soudanaises exacerbant les oppositions venant des différences ethniques et surtout de la pauvreté. Les aspirations de groupes armés arabo-musulmans à contrôler la région seraient à l’origine des conflits.
En réalité, c’est le pillage des ressources soudanaises qui intéresse les pays capitalistes. Pour y arriver, ils n’hésitent pas à laisser des centaines de milliers de civils se faire massacrer et à laisser s’installer la famine pour des millions de personnes.
C’est l’or et la richesse en pétrole du Soudan que convoitent les voisins et les impérialistes occidentaux et aussi la Russie. Les Émirats l’échangent contre des armes et n’ont pas intérêt à ce que le conflit s’arrête. Les Américains font affaire avec les Émiraties aussi. L’armement qui transite par l’Égypte profite aux affaires françaises, leur fournisseur. La guerre civile, est alimentée par les intérêts des grandes puissances et de leurs alliés dans la région.
Les Soudanais n’ont rien à attendre de l’ONU, de l’armée ou des paramilitaires. Les classes laborieuses ne peuvent pas attendre que les parlementaires et les ONG règlent le conflit. Les pauvres et les travailleurs devront se battre pour renverser les généraux au pouvoir et s’emparer de la direction de leurs affaires pour s’en sortir.