Au soir de l’annonce des résultats du 1er tour de l’élection présidentielle, Jean-Philippe Nilor a tenté d’accrocher son wagon à la locomotive du candidat Jean-Luc Mélenchon. Il entend profiter de la bonne performance de ce dernier en Martinique (53% des suffrages exprimés).
Ainsi Nilor affirmait sur un plateau télévisé que le mouvement Peyi-a était lui aussi auteur et acteur du score de Mélenchon. Cela reste à voir !
Le fait est qu’à l’occasion de cette élection le député du Sud a fait une double pirouette, réformiste et opportuniste.
Primo ! Exit l’abstention à l’élection du « président français » qu’il prônait jusque-là ! Il appelait désormais à participer à l’élection car selon lui, il se rendait compte que les décisions présidentielles concernaient « son peuple ». Secundo ! Se montrant plus avisé et meilleur calculateur que Marcellin Nadeau, co-président de Péyi-a, Nilor, opportuniste, a réussi à convaincre ce militant écologiste de la 1ère heure que voter Mélenchon rapporterait plus que voter Jadot, candidat des écologistes !
Ainsi, un réservoir de voix pourrait être constitué en vue des prochaines élections législatives ?
Sauf que passer du réformiste Jadot à un autre réformiste, Mélenchon, ne change pas grand-chose car les gros possédants, eux ne modifient pas d’un iota leurs pratiques de profiteurs et d’exploiteurs. Ce sont eux, ceux de France, comme ceux de Martinique, qui sont les donneurs d’ordre et qui en fin de compte dictent la politique à mener pour maintenir leurs profits. D’ailleurs, Roux de Bézieux, le patron du Medef, n’a pas hésité à déclarer à Mélenchon en février 2022 lors d’un échange: « Vous êtes prêt à gouverner ». Comprendre: « vous remplissez les conditions pour gérer les affaires de la bourgeoisie ».
Durant sa campagne, Mélenchon a pu semer pas mal d’illusions en martelant qu’on aurait la retraite à 60 ans, des augmentations de salaires, etc. Sans rien faire. « Pas de kilomètres de grève. Pas de perte financière côté salaire » disait-il. À le croire, il aurait suffi de mettre un bulletin à son nom dans l’urne pour « changer le système ».
Même si le vote pour Mélenchon a pu exprimer la colère de certains électeurs, jeunes, travailleurs, la réalité est toute autre.
Ceux qui sont réellement contre les injustices et qui veulent changer le système d’exploitation et d’oppression capitaliste et coloniale, n’auront pas d’autre choix que celui de la lutte collective et déterminée.