Le 30 août, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le rectorat. Elles ont répondu à l’appel d’un collectif d’enseignants et d’organisations syndicales et politiques pour protester contre l’envoi en France des enseignants.
Le collectif des enseignants « stagiaires, néo-titulaires et titulaires voulant revenir au pays », se mobilise depuis plusieurs semaines. Il dénonce les affectations en France et leur longue durée. Certains enseignants se voient refuser leur affectation en Martinique depuis plus de dix ans.
Ils pointent du doigt la politique de l’État de supprimer des postes d’enseignants titulaires. Des affectations en France sont jugées injustes, car il y a du travail dans les établissements scolaires en Martinique. Chaque année, des enseignants partent à la retraite. Souvent, leurs postes sont soit fermés, soit modifiés en « blocs de moyens provisoires », ce qui permet au rectorat d’embaucher des contractuels sur ces postes.
De 2010 à 2020, le nombre d’enseignants contractuels est passé de 43 000 à 63 000. Le nombre de titulaires, lui, n’a pas bougé. L’intérêt pour l’État est à la fois économique et politique. Un contractuel coûte moins cher qu’un titulaire. Il est également un travailleur de l’enseignement malléable et corvéable à merci qu’on peut jeter à tout moment. L’État veut des enseignants dociles, qui acceptent tout sans broncher, qui ne se révoltent pas quand on dégrade les conditions de travail, de peur de ne pas avoir leur contrat renouvelé.
Un rassemblement du collectif est prévu samedi 10 septembre au matin à la maison des syndicats.
Le collectif exige l’arrêt des suppressions de postes et des affectations systématiques en Hexagone ainsi qu’un retour plus rapide en Martinique des enseignants déjà nommés.