Les appels à mobilisation contre le projet de loi sur la réforme des retraites de Macron se répètent partout en France. Le mardi 7 et aussi le mercredi 8 mars, journée internationale de lutte des femmes, sont les deux prochains jours prévus pour une mobilisation générale. En France, des travailleurs, la population et des syndicats parlent aussi de grève reconductible et de « bloquer le pays ».
Depuis deux mois, des millions de travailleurs, de retraités, de petits producteurs, de jeunes clament leur opposition à ce projet de loi qui prévoit de repousser à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, et de passer à 43 an-nuités pour une pension à taux plein.
Aux Antilles aussi, les travailleurs rejettent unanimement ce projet scélérat. Le 31 janvier et le 7 février, il y avait respectivement plus de 3 000 personnes et un millier de travailleurs dans les rues de Fort-de-France et plus de 3 000 dans les rues de Pointe-à-Pitre le 7 février. En Martinique, le samedi 11 février, plus de 300 travailleurs ont encore manifesté dans les rues du Lamentin à l’appel de l’Intersyndicale. Beaucoup de travailleurs non syndiqués, manifestant pour la première fois de leur vie, ont rejoint la lutte. C’est bon signe !
Ces manifestations expriment aussi un ras-le-bol général. Un ras-le-bol des prix qui s’envolent, des revenus trop bas, des conditions de travail et de la dégradation de tous les services : école, santé, La Poste, services des Eaux, Territoriaux, autres administrations. Les jeunes des lycées ont commencé à se mobiliser.
Malgré la soi-disant pédagogie déployée par le gouvernement pour « expliquer aux Français » le bien-fondé et la justesse d’une telle loi, la majorité des travailleurs et une grande partie de la population, ne s’y trompent pas. Il s’agit tout bonnement d’une attaque frontale contre les conditions des travailleurs, augmentée dans les outremers du fait des séquelles coloniales. Et encore plus pour les plus exploités : les ouvriers d’usine, ceux du bâtiment, les aides soignants, les ouvriers agricoles pour ne citer qu’eux.
Elisabeth Borne avait choisi d’utiliser la Constitution française pour tenter de faire passer son projet de loi sur les retraites au parlement plus rapidement. Au 17 février, limite du temps prévu pour la discussion, son projet n’a même pas été discuté !
Macron et le gouvernement continuent d’engager un véritable bras de fer pour faire passer la réforme coûte que coûte. Ils sont prêts à tout, même à la plus grande impopularité.
Alors, oui, il est important de durcir la mobilisation, sur le terrain, dans les entreprises et dans la rue pour bloquer cette attaque injuste. C’est pourquoi le 7 et le 8 mars et les jours suivants doivent être l’occasion pour les travailleurs de montrer leur force.
Il faudra qu’ils renforcent les manifestations mais surtout qu’ils prennent conscience de leur force. En faisant grève massivement dans leurs entreprises, les travailleurs ont cette possibilité. En arrêtant le travail, sur les chantiers, dans les plantations, dans les ateliers ou les bureaux, dans tous les secteurs d’activité, les travailleurs peuvent permettre réellement d’aller plus loin car ce sont bien eux qui font marcher l’économie et produisent les richesses.
Organisés et en s’associant avec la population laborieuse ils ont alors la possibilité de bloquer la pompe à profits des patrons. Ces derniers se mettant alors à hurler, Macron et les siens se trouveraient peut-être contraints de retirer leur loi scélérate. Seul le rapport de force permettra de gagner.