Le gouvernement a imposé contre une majorité de la population laborieuse sa réforme des retraites par le biais de l’article 49-3 de la constitution.
Le mécontentement de ces dernières semaines s’est alors transformé en colère d’une bonne partie des travailleurs de France. Ils manifestent avec détermination, et certaines grèves sont entamées, élargies ou durcies à nouveau. Il y a aussi des groupes de jeunes et de travailleurs qui organisent spontanément des manifestations dans plusieurs villes.
En Martinique de nombreux blocages ont été organisés à l’initiative des organisations syndicales et de travailleurs. En Guadeloupe la manifestation du 7 février a rassemblé beaucoup de mécontents, d’autres actions de protestation ont eu lieu pour que justice soit rendue à Klodo. En 2020, après avoir été extrait violemment de sa voiture par les gendarmes, cet homme est resté inanimé au sol. Conduit à l’hôpital, il est décédé douze jours après. Le non-lieu requis récemment par le procureur attise le mécontentement de tous. Ce serait le bon moment de manifester notre colère de manière forte en lien avec nos frères de classe de l’Hexagone.
Cette réforme des retraites est faite pour ponctionner encore plus les travailleurs et verser des milliards dans les caisses des grands groupes capitalistes. Ces derniers ont réalisé 142 milliards de profits nets en 2022. Il y a là de quoi financer les retraites largement.
Toutes ces expressions de mécontentement ou de colère sont aussi liées à la hausse infernale des prix qui signifie la baisse des salaires ! La vie des travailleurs et des pauvres devient de plus en plus dure. Le chômage est une plaie ouverte qui brise une vie avant même qu’elle soit vécue ! Là encore, il y aurait dans les caisses du grand patronat de quoi financer l’augmentation générale des salaires et des embauches massives.
Aujourd’hui, la population se sent méprisée. En Martinique et en Guadeloupe après des siècles d’oppression et de mépris coloniaux directs nous subissons depuis 6 ans le mépris de Macron, un mépris colonial doublé d’un mépris de classe de la part d’un homme lié à la grande bourgeoisie. En France, il fait subir à nos frères de classe le même mépris pour les classes jugées inférieures : les travailleurs, les petits, les pauvres, les sans-grades. C’est encore plus grave en Guadeloupe et en Martinique où non seulement il y a comme en France beaucoup d’exploités et de pauvres. Mais ici, il s’agit de Noirs et d’Indiens. Le racisme officiel qui perdure aux Antilles sous domination française relègue les autochtones toujours au rang des laissés pour compte et des catégories dites inférieures aux Blancs.
Les travailleurs et les pauvres des Antilles se sont toujours révoltés contre l’oppression depuis les premiers bateaux négriers et tout au long des deux derniers siècles. Ils l’ont payé par de nombreux morts sous les balles du colonialisme français.
Aujourd’hui avec nos frères de classe de France, préparons une riposte dix fois plus élevée. Bloquons le pays s’il le faut, manifestons notre colère ensemble pour le retrait de la réforme des retraites. Assemblées générales dans les entreprises, rassemblement spontanés dans les quartiers, barrages et blocages. Voilà ce qu’il faut camarades si nous voulons gagner ! Vive la lutte ! En espérant qu’elle entraîne une véritable explosion sociale, seule capable de faire reculer le gouvernement.