Le 7 mars 2023 quatre travailleurs en France sont morts au travail. Même constat le 17 mars : un agent percuté par un train, un ouvrier de 33 ans électrocuté, un grutier percuté par un chargement, un boulanger industriel pris au piège dans un enfourneur…
Les statistiques délivrées par le ministère du travail parlent de 790 accidents mortels en 2019. En 2021 l’Insee avait recensé 645 morts au travail en France. La réalité est même plus grave, il y a des décès non reconnus par la Sécurité Sociale comme liés au travail. Les accidents sur le trajet du travail sont-ils inclus dans ces chiffres ? Les travailleurs non déclarés sont-ils pris en compte ?
Depuis quelques années, Mathieu Lépine, un professeur d’Histoire-Géographie, a créé un compte Twitter où il recense chaque jour les accidents du travail qu’il repère dans les nouvelles locales. Dans son livre : L’hécatombe invisible, il dénonce l’ampleur du phénomène. Le 17 mars 2023 il recensait déjà 67 morts au travail en France. Il a noté une tendance à l’augmentation des accidents en particulier dans le BTP et précise que la France se place au premier rang des accidents du travail en Europe.
Les accidents mortels touchent principalement les jeunes ouvriers intérimaires, apprentis, stagiaires, les personnes âgées de plus de 50 ans. La sous-traitance serait aussi responsable de l’augmentation des accidents. Ces entreprises envoient des ouvriers peu expérimentés sur des chantiers complexes.
Ces accidents sont la conséquence directe de l’aggravation de l’exploitation engendrée par la course au profit.