À Sint Maarten, dans la partie sous possession hollandaise de l’île – l’autre partie étant sous possession française – des élections générales ont eu lieu en janvier 2024 pour élire un nouveau parlement et le futur gouvernement. Quatre mois plus tard de nouvelles élections sont prévues suite à la dissolution du parlement.
Pour avoir la majorité au parlement le parti arrivé en tête aux dernières élections devait obtenir au moins huit sièges sur les quinze. Or aucun parti n’a obtenu autant de sièges. Les partis ayant obtenu des sièges au parlement ont négocié une coalition afin de choisir les membres du gouvernement. Le parti URSM (Mouvement unifié résilient de Sint Maarten) a formé une coalition avec trois autres partis : le Parti démocrate (DP), le parti pour le progrès (PFP) et le parti pour la prospérité de la nation (NOW). Luc Mercelina, chirurgien, leader du parti URSM est devenu Premier ministre le 3 mai. Dix-huit jours plus tard le gouvernement s’est effondré car Kevin Maingrette le député du parti NOW a quitté la coalition pour rejoindre l’opposition. Mercelina a décidé de dissoudre le parlement et de provoquer de nouvelles élections qui auront lieu en août 2024. Entre-temps Maingrette a de nouveau changé de camp et soutient aujourd’hui l’actuel Premier ministre.
L’île a connu pendant plusieurs années de 2010 à 2019, une grande instabilité politique avec des alliances et des désunions, sept Premiers ministres se sont succédé. La plupart n’ont pas été jusqu’au bout de leur mandat comme Marcel Gumbs du parti United People’s. Il a exercé la fonction de Premier ministre de 2014 à 2015. Quant à Leona Marlin-Romeo qui passe d’un parti à un autre, son mandat n’a duré qu’un an de 2018 à 2019. La corruption est récurrente. Dernièrement, le 20 juin, un député a réclamé une enquête sur la disparition de plus de 300 000 euros qui étaient destinés à la rénovation et à la reconstruction des écoles.
Les gouvernements se suivent mais la situation des masses pauvres et des travailleurs ne s’améliore pas.
En 2021, le salaire minimum était de 1529 florins des Antilles néerlandaises (ANG) pour 40 heures de travail par semaine, soit environ 800 euros. Environ 29 % des personnes ayant en emploi gagnent moins que le salaire minimum. Une étude néerlandaise a montré que 30 % des personnes interrogées se considèrent comme « pauvres ». De nombreux ménages ont des problèmes d’endettement. La proportion de migrants étant très élevée, les patrons se servent de cette main-d’œuvre étrangère bon marché qui n’a aucune protection sociale.
Les travailleurs qui espèrent un changement ne pourront pas compter sur ces marchands d’illusions pour améliorer leur sort. Ces politiciens poursuivront la même politique au profit des plus riches.