Avec la nomination d’un nouveau chef de la Police Nationale d’Haïti Normil Rameau, le 21 juin, le gouvernement continue son installation.
Produit de la hiérarchie de la police, il promet des interventions plus efficaces et tente de persuader la population qu’il peut en finir avec les gangs. Le président du conseil de transition M. Leblanc martèle « le pays veut respirer un nouveau souffle » et veut se convaincre qu’il en a les moyens.
Le chef de la police affirme « Nous sommes les détenteurs de l’exercice de la violence légale et légitime, nous reprendrons le monopole » et il compte sur la venue des policiers kényans prévus le 25 juin pour épauler la police.
Les gangs sont en position de force, ils contrôlent tous les axes routiers conduisant à la capitale et dans les quartiers. Ils tentent de stabiliser leur position et gagner la population en promettant la protection face aux attaques d’autres gangs, en faisant une distribution d’eau dans le quartier. Ou d’autres gestes dérisoires après les exactions qu’ils ont commises.
Dans les quartiers de Port-au-Prince, la majorité de la population vit d’expédients. Elle est dans l’expectative, attendant l’intervention de la mission de sécurité des Nations-Unies. Parmi elle il y a cependant des travailleurs, des ouvriers de la zone industrielle, des militants qui ont compris que la police et ses alliés internationaux seront là pour régler les problèmes de la classe dominante. Ils savent que les travailleurs ne peuvent compter que sur leur force organisée pour les libérer de l’exploitation des gangs et ils se préparent à cette mobilisation.