L’annonce de l’élection de Béatrice Bellay le 6 juillet 2024 à Fort-de-France a constitué un petit séisme dont les répliques continuent de secouer le parti fondé par Aimé Césaire.
Après le choc de la défaite de Johnny Hajjar face à la candidate du PS, le parti supposé ami, les règlements de compte ont commencé au Parti Progressiste Martiniquais (PPM). Alain Alfred, le Secrétaire Général du parti, est la seconde victime du fiasco électoral.
Dans un communiqué daté du 18 juillet 2024, Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France et également président du PPM, a annoncé « la prise de recul d’Alain Alfred Secrétaire général » et « la mise en place d’un comité directeur chargé de la gouvernance du parti et placé sous l’autorité du président Didier Laguerre ». En langage moins diplomatique, on dirait qu’il a été évincé. Bien entendu, l’intéressé réfute et laisse même entendre que lors des débats et séminaire devant conduire au prochain congrès pour renouveler les instances du parti, il n’acceptera nullement de porter le chapeau.
La déconvenue à Fort-de-France du PPM, circonscription pourtant taillée sur mesure pour ce dernier, n’a rien de surprenant. Du vivant de Césaire, la seule évocation de son nom, une simple intervention de sa part, suffisaient pour mobiliser les classes populaires. Mais depuis sa disparition, les choses ont changé. De plus, les jeunes générations ne s’estiment nullement redevables envers le PPM, à l’inverse de leurs parents. Et puis, les luttes internes pour aller conquérir des places d’élus dans des assemblées constituent la raison de l’engagement de certains. C’est une des raisons qui a fini par éloigner de nombreux adhérents, et surtout les classes populaires, la base électorale de ce parti. En attendant, le feu continue à se propager du côté du parti de Trénelle, entrainant déception et désillusion de celles et ceux qui y ont cru pendant des années.