Le 21 janvier 2025 Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère initié depuis septembre dernier par le RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) se retrouvera à nouveau devant les juges au tribunal judiciaire de Fort-de-France.
Le lundi 30 décembre dernier, une demande de mise en liberté provisoire de Petitot était examinée par ce tribunal. Plusieurs organisations politiques, syndicales et associatives s’étaient jointes au RPPRAC lors d’une conférence de presse pour dénoncer la répression coloniale vis-à-vis des militants et exiger la libération immédiate de Petitot. Le jour-même, des centaines de personnes sont restées massées devant le tribunal de Fort-de-France durant plusieurs heures pour soutenir la demande. Le tribunal, écartant les éléments avancés par les avocats, notamment sur l’atteinte à la liberté d’expression, a poursuivi sa logique répressive et méprisante. Petitot a été maintenu enfermé à la prison de Ducos jusqu’au 21 janvier. Une fois de plus, les personnes rassemblées ont été dispersées sans ménagement à coups de grenades lacrymogènes.
Les autorités reprochent au leader du RPPRAC de s’être introduit chez le préfet le 11 novembre dans le but de pouvoir s’entretenir avec le ministre des outre-mer. Jugé le 15 novembre dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, le militant a été mis sous contrôle judiciaire renforcé jusqu’à son procès reporté au 21 janvier 2025. Depuis le 5 décembre dernier, suite à l’appel du Parquet pour soi-disant « non-respect du contrôle judiciaire » et « pressions sur la personne du préfet », il a été jeté en prison.
Entre temps, le ministère public s’est trouvé conforté par une autre condamnation de Petitot prononcée le 2 décembre 2024 par le tribunal correctionnel pour « intimidations à l’encontre des maires de l’île », par le biais de vidéos.
En emprisonnant « Le R », la justice et l’État veulent faire un exemple. Ils cherchent à le faire taire, tout en envoyant un message aux travailleurs et à la population pauvre qui se sont mobilisés contre la vie chère. Mais les mobilisations ont continué, aux Antilles, en Hexagone, même si la période des fêtes n’y était pas propice. Et aujourd’hui les superprofits exorbitants de la grande distribution et notamment du groupe Bernard Hayot sont ouvertement dévoilés et devront être sanctionnés.
Le 21 janvier, des centaines voire des milliers de personnes, de travailleurs, d’employés, de jeunes, de retraités seront encore mobilisés pour exiger la libération immédiate de Rodrigue Petitot. Il s’agit aussi de faire cesser ces injustices et ce mépris coloniaux, « un tsunami (qui est en train de) monter » comme le disait fort justement l’un des avocats de Rodrigue Petitot le 5 décembre dernier.