CO N°1345 (1er mars 2025) – Martinique – BTP : lutte contre le travail illégal, du vent !

Vendredi 21 février, une convention de partenariat pour la lutte contre le travail illégal dans le secteur du BTP a été signée entre les organisations patronales du BTP, la DEETS, la préfecture.

Ont signé également les organisations représentatives des syndicats salariés. Une première convention avait été signée en 2016, sans être appliquée par le patronat.

Depuis des dizaines d’années, les organisations syndicales des ouvriers se sont mobilisées à plusieurs reprises pour dénoncer le travail clandestin dans le BTP, sans que le patronat dans ce secteur ne lève le petit doigt. Pour ces exploiteurs du BTP, le travail illégal représente une affaire juteuse. Et c’était souvent des ouvriers de Sainte Lucie, d’Haïti et d’autres pays qui étaient les plus exploités. Ils se retrouvaient sans sécurité sociale, payés comme manœuvres pour un travail qualifié, faisant des heures supplémentaires non payées…

En 1998, Jacques Bertholle, le directeur régional du travail et de l’emploi, qui luttait contre le travail illégal en Martinique, faisait des contrôles sur les chantiers pour dresser des procès-verbaux aux entreprises du BTP responsables du travail clandestin. Il a été « dispensé d’assumer ses fonctions » par le ministère de Travail. La ministre du travail de l’époque Martine Aubry du parti socialiste a minutieusement préparé son départ pour sa « mutation dans l’intérêt du service ».

Quelle mouche a donc piqué le patronat du bâtiment pour qu’il dénonce aujourd’hui le travail illégal ?

On connait les acrobaties de ces patrons et des administratifs de l’État. Ils voudraient faire croire qu’ils luttent contre le travail illégal, tout en se mettant dans l’air du temps du gouvernement et de l’extrême droite, à savoir « montrer du doigt les illégaux ! ». C’est du bluff, cela ne gênera pas les patrons du BTP qui continueront à faire de juteux profits sur le dos des ouvriers.