CO N°1354 (19 juillet 2025) – Martinique – La réunion du GRS et « Respé »

Le dimanche 13 juillet dernier, les organisations Respé et le GRS (Groupe révolution socialiste, 4ème Internationale) ont organisé une réunion à l’Anse Collat à Schoelcher. Dans leur invitation, ces organisations annonçaient leur objectif de « soumettre leurs analyses au débat ». « Mobilisation et débats ont ressurgi. Il faut les prolonger, les approfondir. Quelles revendications défendre ? Quelles luttes mener ? » ajoutaient-ils.

Combat ouvrier avait répondu à cette invitation. Nous avons noté la présence de représentants de l’UFM (Union des femmes martiniquaises), d’organisations politiques telles que  PPM (parti progressiste martiniquais, le  parti de Letchimy, fondé par aimé Césaire), Péï-a, Parti socialiste, Comité Frantz Fanon, et les syndicats CGTM et CDMT.

La première intervention de Marcel Sellaye de Respé, a été de présenter son point de vue, pour combattre la vie chère et toutes les injustices. Selon lui, il faut mettre sur pied une « Centrale Publique d’achat. Proposer une autre alternative et indiquer une orientation. Cette structure – selon lui – sera issue d’une assemblée générale qui aura pour vocation d’accueillir des sociétaires, les collectivités, des associations, des syndicats ». Il a parlé de « susciter les organismes publics. Mettre sur pied un conseil de surveillance. L’emploi et l’activité devront constituer le moteur de la structure. Pour cela, il faut créer un rapport de force pour exiger la transparence, la comptabilité, l’ouverture des comptes, contester le système de management du capitalisme… »

Philippe Pierre-Charles dirigeant du GRS quant à lui, est allé dans le même sens. Il a dénoncé : « l’octroi de mer et la TVA, taxes et impôts injustes, qui pèsent sur la consommation, c’est-à-dire des impôts qui frappent surtout les classes les plus défavorisées ». Il a rajouté qu’ « Il faudra discuter de façon approfondie d’une plateforme commune, avec pour objectif de créer des mobilisations. Exiger des impôts justes, des impôts sur le revenu et sur le patrimoine. Il faut faire reconnaitre par le gouvernement un pouvoir fiscal local. Il faut aussi que figure officiellement dans la constitution qu’il existe un peuple martiniquais, un peuple guadeloupéen et un peuple guyanais, qu’on soit reconnu en tant que peuple. Ainsi, on sera en mesure de  pouvoir négocier avec le gouvernement français de différents aspects ». Il a aussi mis l’accent sur le fait que « l’unité entre les organisations politiques n’est pas basée sur un programme, donc insuffisante… »

Plusieurs intervenants d’organisations politiques se sont succédé, et ils ont apporté leur soutien au GRS et à Respé. Béatrice Bellay, la députée du PS, en a profité pour dire : « Je suis d’accord pour faire remonter vos propositions à l’Assemblée nationale, pour faire les choses avancer » etc.

Certes, ce genre de réunion a au moins l’avantage de mieux connaitre les points de vue de chacun. La quarantaine de personnes présentes ont écouté les différents points de vue avec  attention.

La question de la vie chère demeure un sujet populaire même si les grandes manifestations populaires ont cessé.

Notre camarade Gabriel Jean-Marie quant à lui, s’est exprimé notamment en ces termes : « Il faut savoir qu’on est dans un système capitaliste. C’est ce système-là qu’il faut combattre, si l’on veut sortir de cette exploitation. C’est-à-dire, qu’on a en face de nous des gens qui ne se laisseront pas faire ».