CO N°1360 (22 novembre 2025) – Martinique – Un procès colonial !

Le 17 novembre le tribunal devrait prononcer son verdict envers les onze militants accusés d’avoir déboulonné quatre statues, symboles du colonialisme à Fort-de-France.

L’affaire remonte à juillet 2020. Deux statues de Victor Schœlcher, celle de l’ex-impératrice Joséphine de Beauharnais et celle du colon Pierre Belain D’Esnambuc, avaient été successivement renversées de leur piédestal et détruites par un groupe de militants.

Cinq années plus tard, le procès a eu lieu les 5, 6 et 7 novembre au tribunal judiciaire de Fort-de-France. Les prévenus, leurs avocats et de nombreux témoins, ont dénoncé un procès colonial. Ils ont utilisé la tribune pour faire le procès du colonialisme. À tel point qu’à la fin du procès le procureur n’a pas prononcé de réquisitoire, laissant aux magistrats la liberté de se prononcer ou pas sur une peine.

Dans la population, l’avis qui revenait souvent était qu’« un tel procès n’est pas normal ». D’autant que cette justice s’en prend une fois de plus à des militants mais ne condamne toujours pas les riches capitalistes békés pour avoir empoisonné les terres au chlordécone.

DH : Le lundi 17 novembre, le tribunal de Fort-de-France s’est prononcé pour la relaxe de neuf militants. Les deux qui ont été reconnus coupables ont été dispensés de peine. Leurs avocats ont expliqué que dans cette affaire ils avaient été reconnus comme militants politiques et qu’ils devaient bénéficier de la liberté d’expression. C’est pour eux une victoire.