CO N°1360 (22 novembre 2025) – Haïti – Mercenaires contre gangs

Le week-end du 14 novembre, le gouvernement a lancé le groupe de mercenaires Blackwater contre les gangs qui contrôlent le nord de la capitale.

Les gangs, qui possèdent des armes lourdes et de possibles véhicules blindés, tentent d’avancer vers le centre du pays. Dans l’affrontement, ils ont perdu un blindé, des fusils d’assaut. Plusieurs de leurs hommes ont été tués. Dans la même zone, ils ont lancé une attaque contre l’ambassade américaine et ont été repoussés par les Marines américains.

En réplique les gangs malmenés ont déclaré que dorénavant  c’est « à la guerre comme à la guerre », laissant entendre qu’ils ne feront pas de quartier. C’est déjà le cas, ils tuent les habitants qui fuient, détruisent et brûlent les maisons, coupent les routes, tendent des pièges aux policiers.

Lundi 17 novembre ils ont lancé une journée noire sur Port-au-Prince, avec fermeture des commerces, des écoles, interdisant la circulation dans les rues. L’activité a été interrompue sur les grands axes durant la journée.

Les gangs agissent en toute impunité, l’État est incapable d’intervenir et il existe des connivences dans la police ou d’autres instances du gouvernement.

Dans les quartiers qu’ils occupent, les bandits cherchent à se fondre dans la population. Sous la menace ils imposent leur présence et se sont installés chez les gens. Ils y ont monté des postes de commandement, les guetteurs sont des jeunes qui préviennent de l’apparition des policiers. Si les mercenaires et la police sont maitres dans les airs, sur terre c’est différent face aux gangs lourdement armés.

Ces derniers mènent aussi une propagande contre les industriels, les potentats habituels d’Haïti, mais la population n’est pas dupe. Barbecue affirme lutter contre les assaillants étrangers et sous prétexte de protéger la population il la rançonne.

Sous l’emprise des gangs, les industriels, les possédants poursuivent leurs activités et bénéfices, tous tirent profits de la situation sur le dos et le sang des masses.

La population des quartiers en subit les conséquences jusqu’à ce qu’elle trouve les ressources nécessaires pour transformer ceux qui résistent individuellement en une force organisée pour répliquer aux bandits et leurs commanditaires.