CO N°1361 (6 décembre 2025) – Martinique – Grève du 2 décembre et sa signification

Ce mardi 2 décembre, environ 150 personnes étaient mobilisées pour une journée de grève et d’actions pour manifester leur colère contre le budget d’austérité du gouvernement Macron – Lecornu.

Un préavis de grève reconductible a été déposé, notamment par le syndicat CGTM. Une conférence de presse a eu lieu le 1er décembre à la Maison des Syndicats à Fort-de-France. Des salariés des secteurs du commerce, de la Santé, des Municipaux, des Transports et produits pétroliers mais aussi du Bâtiment ou de l’Eau et Assainissement, ont annoncé qu’ils seront mobilisés.

Pour les salariés de tous ces secteurs, les salaires, les conditions de travail, le manque d’embauche sont insupportables. À cette situation vient souvent s’ajouter l’arrogance patronale et des directions qui se montrent de plus en plus autoritaires voire méprisantes. Alors, la pilule amère des nouvelles restrictions annoncées ne passe pas. Les quelques niches fiscales rabotées pour les plus riches, sur l’immobilier ou autres biens dits non industriels, sont bien vite rétablies par le Sénat. Mais les coupes sombres qui frapperont la vie des travailleurs et des classes populaires, avec des salaires ou retraites bloqués, des prestations sociales diminuées ou des emplois supprimés, elles, seront maintenues dans le budget 2026 ! Par contre le patronat lui, continuera de toucher ses subventions. Et les galonnés de l’armée trouveront des fonds pour se payer des Rafales, des obus et autres engins de mort.

Les travailleurs n’ont aucune illusion à se faire sur les sempiternels bavardages des élus à l’Assemblée nationale, puis au Sénat. Pour faire reculer le gouvernement, ils auront à se préparer pour une riposte de tout autre ampleur. Ils auront aussi à lutter avec la perspective de remettre en cause la direction de la vie sociale aux mains d’une minorité de gros possédants assoiffés de profit. Alors oui ! En Martinique comme ailleurs, cette journée du 2 décembre, est une nouvelle occasion dont les travailleurs peuvent se servir pour faire entendre leur colère et aussi défendre cette perspective dans les entreprises et dans la rue.

Les travailleurs ne doivent compter que sur leurs propres forces et non sur les directions syndicales. Ces journées de mobilisation appelées par les syndicats ne changent rien par elles-mêmes. Elles sont juste une manière pour ces syndicats de justifier leur existence. Mais ce n’est pas en n’y participant pas qu’on fera mieux avancer la cause des travailleurs. Au contraire, c’est en y allant le plus nombreux possible. Il y a quand même une poignée de travailleurs révolutionnaires et qui veulent aller bien plus loin qu’une simple journée de mobilisation. Eh bien, qu’ils en profitent pour en parler à leurs camarades autour d’eux. Et ces journées, justement leur en donnent l’occasion. Pour changer radicalement les choses il faudra que des milliers de travailleurs marchent ensemble vers la grève générale reconductible mais avec la conscience politique de classe nécessaire. Celle qu’il faut contester le pouvoir politique et social aux possédants, à la bourgeoisie.

Cet objectif ne pourra pas être atteint par les syndicats mais par un parti ouvrier révolutionnaire qui luttera avec les travailleurs pour l’expropriation des possédants et le renversement de la bourgeoisie. Il faut le dire et l’expliquer aux travailleurs quotidiennement et à plus forte raison lors des manifestations et journées de mobilisations traditionnelles. Sinon, manifester pour manifester perd son sens profond.