CO N°1361 (6 décembre 2025) – Saint-Vincent-et-les-Grenadines – Godwin Friday, nouveau premier ministre

Jeudi 27 novembre, les élections à Saint-Vincent-et-les-Grenadines ont donné la victoire par 14 sièges sur 15 au New Democratic Party (Nouveau Parti Démocratique) de Godwin Friday.

Ce dernier a été intronisé premier ministre le lendemain. Il succède à Ralph Gonsalves, du Labour Party (Parti Travailliste), au pouvoir depuis 2001.

Saint-Vincent-et-les-Grenadines est un pays de 398 km2, soit moins du quart de la Guadeloupe, pour une population de 100 600 habitants. Le pays fait toujours partie du Commonwealth britannique, le chef de l’État est donc le roi Charles III, mais il est politiquement       autonome. La population est surtout concentrée dans l’île de Saint-Vincent, avec sa capitale Kingstown, le reste étant  réparti dans plusieurs petites îles dont la principale est Bequia, 5 000 habitants, d’où est issu le nouveau premier ministre. Le pays vit essentiellement du tourisme, mais a du mal à se relever de l’éruption de la Soufrière en 2021. Le taux de chômage est de 18 %, et 26 % de la population est au-dessous du seuil de pauvreté.

Saint-Vincent-et-les-Grenadines, tout comme la plupart des pays anglophones de la Caraïbe, est dominé politiquement par deux partis qui se succèdent au pouvoir : un parti travailliste, issu à l’origine des syndicats, et un parti conservateur, plus ou moins modéré. Grosso modo, il n’y a pas de différence fondamentale entre ces partis, qui se distinguent    un peu par une politique plus   ou moins libérale, mais tous deux défendent le système capitaliste.

Cette élection aura néanmoins peut-être des conséquences au niveau diplomatique. En effet, Ralph Gonsalves était un allié  du président vénézuélien Maduro, ainsi que de Cuba. Il avait d’ailleurs facilité l’apaisement des relations entre le Venezuela et le Guyana, qui se disputent le territoire de l’Essequibo. Dans la période actuelle, où Trump menace directement d’envahir le Venezuela, un éventuel appui du nouveau gouvernement pourrait lui faciliter la tâche.

On ne peut que souhaiter que les travailleurs et les pauvres de Saint-Vincent-et-les-Grenadines décident de s’organiser pour créer leur propre parti, afin de sortir de cette fausse alternative entre deux partis qui ne sortent pas du système. C’est le seul moyen de permettre que soient pris en compte leurs propres intérêts.