Le 21 janvier, la Cour d’Appel de Paris auditionnera les organisations qui se sont constituées parties civiles dans le dossier du chlordécone. Cette audition aura lieu en visioconférence depuis le tribunal de Pointe-à-Pitre.
En février 2006, l’avocat Harry Durimel, la CGTG, l’Union des producteurs agricoles de Guadeloupe, l’Union régionale des consommateurs et d’autres organisations avaient porté plainte contre X pour l’empoisonnement au chlordécone. À l’époque le tribunal de Basse-Terre avait refusé d’instruire la plainte et donc d’attaquer les gros planteurs de banane. Aujourd’hui, 15 ans plus tard, après de nombreuses mobilisations de protestation en Guadeloupe et en Martinique, la Cour d’Appel de Paris se saisit enfin du dossier. Mieux vaut tard que jamais !
Cette première audience du 21 janvier ne constitue pas encore un procès, ni même une enquête. Les juges souhaitent d’abord entendre les « motivations » des parties civiles… Comme si les « moti-vations » manquaient pour enquêter sur ce scandale d’État : de nombreux morts et malades parmi les ouvriers de la banane, un taux anormalement élevé de cancers de la prostate dans les deux îles, des terres contaminées pour plusieurs siècles (14 000 hec-tares en Guadeloupe et 16 000 hectares en Martinique), une pollution qui se retrouve dans l’eau du robinet, dans les produits de la pêche, etc.
En tout cas les ouvriers de la banane, premières victimes du chlordécone et de bien d’autres pesticides seront présents au tribunal pour dénoncer leur empoisonnement forcé dans les plantations ! D’autres travailleurs et des militants seront aussi présents.