Fin mars, dans l’édition de Guadeloupe de France-Antilles, un article a rendu public une partie du fonctionnement de la filière banane.
On apprend par exemple que « l’argent public couvre plus de 100 % des salaires et des charges sociales chez les gros planteurs ». Au total, depuis 2007, les subventions européennes du programme Posei (Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité) s’élèvent à 1,7 milliards d’euros pour la filière banane des Antilles « dont la grande majorité est arrivée dans la poche de quelques gros planteurs ».
Ce sont ces mêmes patrons, grassement subventionnés, qui se permettent en plus de voler sur les salaires des ouvriers ! Après tout pourquoi se gêner ! On découvre aussi que les gros békés de la banane organisent sur le marché européen une fausse concurrence entre la banane des Antilles et la banane de Côte d’Ivoire. Ce sont notamment les Hayot et les de Lucy qui sont les poids lourds du secteur en Martinique et en Guadeloupe, et qui possèdent également de nombreuses plantations ivoiriennes. Ils contrôlent aussi les mûrisseries de l’Hexagone. Ainsi, les mêmes gros capitalistes sont assurés de gagner sur tous les tableaux.
Bizarrement, cet article paru en Guadeloupe n’a pas été publié dans la version papier du France-Antilles en Martinique. Les « derniers maîtres » de la Martinique auraient-ils ordonné de le censurer ?
La filière banane fonctionne comme tous les autres secteurs du système capitaliste. Tout y est fait pour enrichir le plus possible les gros patrons, d’ailleurs au détriment des petits planteurs. Ils se gavent d’argent public, tout en exploitant au maximum les travailleurs.