Durant la révolte sociale commencée le 22 novembre, les barrages érigés à divers coins de route étaient tenus par des militants syndicaux de la santé, des municipaux, des travailleurs du commerce, des camionneurs, des jeunes. Étaient présents des gens de la population, même des chômeurs et des retraités, et aussi certains ouvriers du BTP.
En effet, certains d’entre eux ont fait demi-tour et sont rentrés chez eux faute de pouvoir passer. D’autres au contraire, un petit nombre certes, a choisi de rester sur certains barrages, comme à Trinité ou dans le centre de la Martinique, pour apporter leur solidarité à ceux qui étaient sur place.
Et contrairement à ce qu’a déclaré dans le France-Antilles du jeudi 2 décembre 2021, un représentant du patronat, affilié au syndicat des entreprises en BTP de Martinique (SBTPAM), à savoir que les ouvriers du BTP ont été : « très majoritairement non-grévistes, après avoir, souvent, épuisé les solutions les plus pragmatiques (RTT, congés payés) ». Cela n’a pas toujours reflété la réalité, puisque certains ouvriers cégétistes ont fait remonter à leur section syndicale qu’ils sont restés durant plusieurs jours sur les barrages pour prêter main forte à leurs camarades, en leur disant : « nous sommes aussi concernés ».
Alors, la déclaration du représentant du patronat du bâtiment dans le France-Antilles, où il affirme « les entraves à la liberté de travailler doivent cesser » ressemblait plus à un vœu pieu patronal. Ce monsieur aurait mieux fait de dire : « les entraves à la liberté d’exploiter, pour faire du profit, doivent cesser ». Ceci aurait reflété plus clairement la pensée du patronat du BTP, champion des contrats précaires, des bas salaires, et des mauvaises conditions de travail.