CO N°1254 (9 janvier 2021) – Martinique – CTM 2021 : la guéguerre est lancée

En décembre 2015 les élections régionales ont mis en place une nouvelle Collectivité en Martinique : la CTM (Collectivité territoriale de Martinique). Cette nouvelle assemblée unique issue des référendums remplace désormais le Conseil général et le Conseil régional.

C’est le duo Alfred Marie-Jeanne du MIM (mouvement indépendantiste martiniquais) et Yan Monplaisir de la droite sarkoziste qui a remporté l’élection au deuxième tour. Marie-Jeanne est devenu président de l’exécutif local. La nouvelle majorité remplaçait ainsi celle qui était à l’époque à la tête de feu le Conseil Régional, dirigé par Serge Letchimy du parti progressiste martiniquais, parti d’Aimé Césaire, proche du parti socialiste.
Aujourd’hui, à la veille des nouvelles élections, l’attelage mis en place de décembre 2015 par Marie-Jeanne se disloque. Chacun se repositionne, prend ses distances pour préparer la prochaine échéance qui devrait se dérouler à la fin du mois de juin 2021.
D’autres indépendantistes se regroupent sans Marie-Jeanne. C’est ainsi que le député du sud, Jean-Philippe Nilor, ancien protégé de Marie-Jeanne, a lâché ce dernier pour s’allier à Marcellin Nadeau, maire du prêcheur, ancien du Modémas (Mouvement des Démocrates et Écologistes pour une Martinique Souveraine). Claude Lise, tête de file du RDM (rassemblement démocratique martiniquais et ex-PPM) s’était allié à Alfred Marie-Jeanne pour revenir sur le devant de la scène à la CTM. Il découvre aujourd’hui que son ex-allié d’hier a des comportements de dictateur. Voyez-vous ça. Quant à Yan Monplaisir, à quelques mois des élections, il tente de se retourner contre celui qui les aurait « pris en stop », c’est-à-dire Marie-Jeanne.
Jusque-là, ces opposants d’aujourd’hui ont géré ensemble la Collectivité de Martinique à leur manière, c’est-à-dire en serviteurs politiques de la bourgeoisie. Pendant toute cette mandature, et durant ces derniers mois surtout, les millions ont coulé pratiquement à flux continu dans les caisses des patrons locaux. Ces derniers n’ont pas manifesté d’ingratitude vis-à-vis de leurs obligés. Tout au plus a-t-on entendu quelques observations pour la forme quant à la rapidité des versements de millions dans leurs caisses.
Les contorsions politiciennes de ces derniers mois ne doivent donc pas faire illusion. Il n’y a aucun désaccord sur le fond entre tous ces gens-là. Ils sont tous à la disposition des capitalistes au nom de la sauvegarde de l’économie. Tout le reste n’est que du cinéma de mauvaise qualité pour tenter d’obtenir des postes.